Intervention de Gwendal Rouillard

Réunion du mardi 21 janvier 2020 à 18h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGwendal Rouillard :

Pour commencer, je dirai un mot du contexte. Pendant une cinquantaine d'années, la Colombie a vécu en état de guerre. Un accord de paix a été signé en 2016 : depuis, le pays se reconstruit, les familles tentent de se parler à nouveau, mais l'heure n'est pas encore à la réconciliation. Le Président de la République de Colombie, M. Iván Duque, qui a longtemps été réservé – pour ne pas dire plus – sur l'accord de paix, est plutôt tenté de l'appliquer et d'apaiser une société qui n'a pas encore pansé ses plaies. Pour le dire autrement, les 400 000 militaires et policiers qui composent les forces de sécurité jouent un rôle précieux, à la fois pour incarner l'État et pour participer au processus de paix.

Pour ce qui est du salon de l'armement de Bogota, il comptait 250 exposants, dont une belle délégation française. Au nom de notre présidente et de vous-mêmes, chers collègues, nous avons rencontré la vice-ministre en charge de la défense et le vice-ministre en charge des affaires étrangères. Au fil des discussions, nous avons identifié trois priorités : le renforcement de la défense antiaérienne, notamment vis-à-vis du voisin vénézuélien, le renouvellement de l'aviation de chasse et l'équipement en navires de guerre. S'agissant de l'aviation – il s'agit de remplacer de vieux avions Kfir –, Dassault devrait officiellement participer à la compétition. La Colombie a également des ambitions spatiales, qui comprennent un volet militaire et un volet civil : le satellite d'observation des Péruviens, un Airbus, fait envie aux Colombiens.

Les Colombiens souhaitent – ils nous l'ont tous dit – développer leur coopération opérationnelle avec la France. Membre observateur de l'OTAN, la Colombie accorde une grande importance aux questions relatives au renseignement, à la cyber sécurité et à la lutte contre les trafics maritimes, notamment de drogue. Cette volonté de coopération avec la France a été maintes fois évoquée au fil de nos échanges.

Enfin, la Colombie, qui a un taux de croissance de plus de 3 % et qui a l'ambition de devenir une puissance régionale, a pris l'initiative, avec le Mexique, le Pérou et le Chili, de créer l'Alliance pour le Pacifique, dont la vocation est essentiellement économique et commerciale. J'ai découvert que la France est membre observateur de l'Alliance pour le Pacifique et que l'Australie et le Canada souhaitent y adhérer. Cette initiative n'en est qu'à ses débuts, mais je crois que la France peut y jouer un rôle et y trouver un levier d'action.

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