Intervention de Claude de Ganay

Réunion du mercredi 22 juillet 2020 à 9h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaClaude de Ganay, co-rapporteur :

Sans revenir en détail sur l'histoire de l'intelligence artificielle ni ses récents développements, quelques rappels nous semblent nécessaires afin d'appréhender le débat sur les SALA. L'intelligence artificielle n'est pas un concept nouveau. Elle a connu ses premières heures de gloire en 1956, lorsqu'un collège d'experts en mathématiques réunis sur le campus de l'université américaine de Dartmouth s'est fixé pour objectif d'imiter la cognition humaine avec des machines.

De manière schématique, il est possible d'identifier deux générations de technologies au sein de ce champ de recherche.

Dans un premier temps, les technologies employées sont entièrement programmées. Il s'agit de systèmes-experts, également appelés systèmes-machines, qui ont donné naissance aux armements actuellement utilisés. Cette première génération de l'intelligence artificielle repose sur des technologies informatiques relativement classiques, et des applications modélisées, programmées et complètement prédictives. Par exemple, les missiles de croisière sont programmés en amont et les acteurs opérationnels disposent d'une expertise technique leur permettant de maîtriser ces instruments.

Puis, dans un second temps, les systèmes d'apprentissage, dits aussi machine learning, conçus il y a plusieurs décennies, ont connu un renouveau grâce aux progrès réalisés dans les domaines des capacités de calcul, du traitement de données massives – le Big data – et des algorithmes fonctionnant à partir de réseaux de neurones profonds.

Les progrès réalisés dans le domaine de l'intelligence artificielle permettent aujourd'hui de confier à une machine la réalisation de fonctions dites cognitives, telles la reconnaissance, la classification, l'apprentissage et la décision. L'approfondissement de ces systèmes permettra de franchir les prochains paliers vers l'apparition d'armes totalement autonomes.

Le CICR considère d'ailleurs que le passage d'un système d'armes « automatisé » à un système d'armes « autonome » impliquera une capacité d'apprentissage et d'adaptation et une « intelligence artificielle ».

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