Intervention de Jean Lassalle

Réunion du mercredi 22 juillet 2020 à 9h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean Lassalle :

Je ne vais pas paraphraser mon collègue mais je m'associe aussi à vos propositions. Alors même que nous ne disposions pas des mêmes moyens de communication, Hiroshima et Nagasaki ont causé un effet de sidération tel qu'on a longtemps pensé que de tels actes ne seraient jamais reproduits. Cela a d'ailleurs forgé le concept de dissuasion : on pensait qu'on allait se tenir par la peur ; cela a marché, tant mieux. Mais la dimension que vous nous faites découvrir fait froid dans le dos, mes chers collègues. On se demande jusqu'à quel moment on va pouvoir raisonner sans expérience réelle, de terrain, pour inventer l'équivalent de la force de dissuasion. Nous voyons bien comment évolue le monde et l'Homme, dans sa formation, dans l'absence de barrière opposée à ses instincts pervers et violents. Pendant des années, on m'a expliqué qu'on ne pourrait plus connaître de manifestations violentes sur la voie publique parce qu'il n'y avait plus de mineurs, ni de paysans. On a vu ce que ça donnait depuis trois ans ! Je ne crois rien de tout cela.

Vous avez parlé du fait qu'il faudrait à tout prix empêcher la fuite des cerveaux, retenir nos chercheurs. Nous faisons exactement le contraire depuis une vingtaine d'années. J'en connais – alors peut-être pas aussi calibrés que ceux que vous évoquez puisqu'ils sont à mon niveau (sourires) ! On les laisse partir ! On ne fait rien pour les encourager lorsqu'ils ont une idée ! Souvenez-vous comment nous avons perdu la carte à puce et tous ses prolongements ! Il n'est pas nécessaire de remonter à la Rome antique !

Je me demande donc si la recherche fondamentale n'est pas la priorité, avec la recherche appliquée que nous ne pratiquons plus que sporadiquement. Elle devrait être décrétée au plus haut niveau et un budget devrait lui être associé. Il faudrait ensuite cesser de donner à ceux qui détiennent le capital aujourd'hui, au monde de la finance internationale, la possibilité d'exploiter ce que l'intelligence artificielle peut donner de meilleur. Sans quoi je crains fort qu'il ne faille passer par une expérience dont je ne mesure même pas les conséquences en termes de déshumanisation !

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