Intervention de Fabien Gouttefarde

Réunion du mercredi 22 juillet 2020 à 9h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFabien Gouttefarde, co-rapporteur :

Pour répondre à Mme Mirallès ainsi qu'à MM. Thiériot, Jacques et Becht, je dirais que notre travail repose sur un paradoxe et qu'il essaie de trouver une ligne de crête. En effet, les SALA entendus suivant la définition pure et parfaite qu'en propose la France ‒ une arme qui s'octroie ses propres normes ‒ n'existe pas et a peu de chance d'exister, ne serait-ce que parce qu'une telle arme pourrait se retourner contre son concepteur, ce qui constitue un risque inacceptable du point de vue opérationnel.

Mais nous sommes persuadés que l'autonomie des armes va façonner la conflictualité de demain. Or, dans l'autonomie, il y a des stades, et un vrai continuum. Au dernier salon du Bourget, on voyait par exemple une bombe planante israélienne appelée Spice 250, d'une portée de 100 kilomètres : en vol, elle compare ce qu'observent ses capteurs avec une base de données embarquée de 300 cibles environ, modélisées en trois dimensions, et possède une capacité de reconnaissance automatique des cibles doublée d'un dispositif d'acquisition automatique ; ainsi, au cas où elle perdrait sa cible principale, elle peut se diriger seule vers une cible secondaire. Elle a déjà été utilisée en Syrie. Nous avons posé la question à nos interlocuteurs de savoir si l'on pouvait, dans ce cas, parler ou non d'intelligence artificielle : les réponses divergeaient. Ainsi, la ligne de partage entre autonomie et automatisation est d'ores et déjà complexe.

Vous avez d'ailleurs raison, cher Jean-Michel Jacques : nous sommes, dans le fond, dans une tradition militaire occidentale, où un commandement clairement identifié suit des règles d'engagement strictes ; toutes choses dont ne s'embarrasseraient pas un groupe terroriste ou une armée non-conventionnelle…

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