Intervention de Jacques Marilossian

Réunion du mercredi 30 juin 2021 à 11h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJacques Marilossian :

La loi de programmation militaire a prévu un investissement de 25 milliards d'euros dans la dissuasion nucléaire entre 2019 et 2023. Nous pensons tous que celle-ci doit également être considérée dans une perspective européenne. Dans un discours de février 2020, le Président de la République a ainsi appelé les Européens à un dialogue stratégique sur le rôle de la dissuasion nucléaire française.

Dans ce domaine, seuls la France et le Royaume-Uni disposent en Europe d'une capacité de dissuasion nucléaire. Bien qu'un accord sur le Brexit ait été conclu le 24 décembre dernier entre l'Union européenne et le Royaume-Uni, rien n'indique une éventuelle coopération sur le plan de la défense.

Dans le cadre de la mission d'information que j'ai menée l'an dernier avec mon distingué collègue Charles de La Verpillière sur les accords de Lancaster House, nous nous sommes intéressés aux opérations franco-britanniques, dans lesquelles le CEA/DAM a un rôle à jouer.

C'est en 2010, vous l'avez rappelé, que les deux pays ont accepté un partage d'informations dans le domaine du nucléaire, ce qui donne aux accords de Lancaster House un caractère unique. Nous avons travaillé sur le rôle du CEA/DAM au sein de la simulation nucléaire partagée, dans le respect du traité d'interdiction des essais nucléaires. Le programme Teutatès comporte deux volets : il y a, comme vous l'avez dit, EPURE et Teutatès-TDC.

EPURE, qui signifie « Expérience de physique utilisant la radiographie éclair », a pour objectif de réaliser des expériences d'hydrodynamique et de détonique pour radiographier l'explosion de l'amorce à l'origine de la bombe nucléaire. Sur le site de Valduc, que vous avez présenté, se trouvent des installations composées de machines radiographiques associées à des supercalculateurs qui permettent de modéliser et de traduire en équations le comportement des matériaux dans la phase pré-nucléaire.

L'autre programme, Teutatès-TDC – pour Technological Development Center – prévoit l'installation d'un centre de compétences et de développement technologique commun sur le site de l'Établissement de recherche sur les armes nucléaires (Atomic Weapons Establishment – AWE) d'Aldermaston, au Royaume-Uni. Pourriez-vous nous en dire plus ? Je crois que ce centre a vocation à abriter une équipe de recherche et développement de niveau mondial.

Le CEA/DAM participe, enfin, au développement des matériaux énergétiques et des projets de recherche communs impliquant le Laser Mégajoule et les équipements laser Orion de l'AWE. Ces projets intéressent toujours, me semble-t-il, le CEA/DAM.

Malgré le Brexit et l'impact de la pandémie sur l'exécution de la loi de programmation militaire, pensez-vous qu'une actualisation ou un ajustement de cette dernière permettra de poursuivre les programmes de coopération franco-britanniques en cours dans le domaine du nucléaire, mais aussi de concrétiser d'autres projets autour du laser ? Pourriez-vous nous dire ce que vous espérez d'un « Lancaster 2 » ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.