Intervention de Catherine Golstein

Réunion du jeudi 13 février 2020 à 17h00
Commission d'enquête chargée d'évaluer les recherches, la prévention et les politiques publiques à mener contre la propagation des moustiques aedes et des maladies vectorielles

Catherine Golstein, responsable scientifique et rédactrice de l'avis du comité scientifique relatif à l'utilisation de moustiques génétiquement modifiés dans le cadre de la lutte antivectorielle (HCB) :

Nous avons, par notre veille scientifique, identifié une technique de deuxième génération mise en place par Oxitec. Il n'y a pas eu de publication scientifique, mais sur son site, Oxitec a déclaré qu'il passait à une autre génération de techniques. Cette nouvelle technique a déjà fait l'objet d'expérimentations au Brésil, pour lesquelles nous n'avons pas de résultats. Elle fait également l'objet d'une demande d'autorisation d'expérimentation en Floride. J'imagine qu'Oxitec essaie d'améliorer ces moustiques GM et leur efficacité. Quand nous aurons une publication, nous analyserons la technique et ce qu'il en est.

Côté forçage génétique, il y a eu des publications qui montrent les progrès de la recherche. Les limites que nous avions identifiées dans les premières expérimentations concernaient notamment le développement d'une résistance au sein des populations. Celle-ci empêche le déploiement du forçage génétique et bloque sa progression au sein de la population, ce qui fait qu'un forçage génétique visant une élimination de population ne l'atteindra pas, du fait soit de polymorphisme préexistant dans la population, soit de mutations qui auraient été générées par le système de forçage génétique et auraient permis le rebond de la population. C'est la même chose pour les forçages génétiques à des fins de modification de population.

Un article de Kyros Kyrou et dautres chercheursa été publié en 2018, qui montre pour la première fois un forçage génétique en cage qui atteint l'élimination complète d'une population. Cette avancée a été faite par l'identification de zones extrêmement conservées dans le génome et la conception du forçage génétique basé sur ces zones. Si mutation il y avait, ces moustiques ne seraient pas viables, donc ne permettraient pas à la population de rebondir.

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