Intervention de Lucile Rolland

Réunion du mercredi 11 décembre 2019 à 14h35
Commission d'enquête chargée de faire la lumière sur les dysfonctionnements ayant conduit aux attaques commises à la préfecture de police de paris le jeudi 3 octobre

Lucile Rolland, directrice centrale adjointe à la sécurité publique, cheffe du service central du renseignement territorial :

Venant de la DGSI, j'ai trouvé cela au départ un peu baroque. Cependant, j'ai rapidement vu l'intérêt que nous avons à être au sein de la sécurité publique : même si l'on crée des structures de coordination et que l'on impose une obligation de coopérer, on ne coopère jamais mieux que quand on est sous la même tête.

Le fait que nous soyons au sein de la sécurité publique permet à nos services de se trouver à l'intérieur des commissariats. Je dis fréquemment qu'il y a un outil indispensable : la machine à café. Autour de la machine à café, les gens vont parler. Les policiers en uniforme discutent beaucoup plus facilement avec mes collaborateurs territoriaux dans la mesure où nous faisons partie de la même direction, parce que nous sommes ensemble. Nous faisons des stages, nous les invitons à venir voir chez nous ce que nous faisons et nous invitons nos propres collaborateurs à aller chez eux voir ce qu'ils font.

J'ai connu le temps des renseignements généraux où nous étions regardés avec mépris par ce qui s'appelait à l'époque les polices urbaines, qui estimaient que nous faisions un travail de journaliste. Le fait que nous soyons au sein de la sécurité publique n'a pas complètement éradiqué ces a priori, mais cela les a quand même grandement diminués. Dans la mesure où nous sommes d'abord et avant tout un service de renseignement d'ordre public, nos collègues de la sécurité publique ont vu tout l'intérêt qu'ils avaient à nous associer pleinement à leur travail et à nous considérer comme faisant véritablement partie de leur direction, par exemple concernant les gilets jaunes ou l'organisation du sommet du G7 à Biarritz. Cela facilite l'échange d'informations, qui est absolument indispensable puisque nous sommes un service qui s'occupe des menaces de bas niveau – ce terme n'est pas du tout péjoratif : il concerne tout ce qui « enquiquine » le citoyen au quotidien.

Étant au sein de la sécurité publique, nous avons accès à toutes les informations, y compris à la main courante informatique de la sécurité publique, qui peut nous donner une cartographie des violences urbaines – cela fait aussi partie de nos missions. Cela nous permet de situer notre travail véritablement dans le quotidien de la police et de la gendarmerie puisque cet échange existe également au sein des antennes du renseignement territorial.

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