Intervention de Alexis Corbière

Séance en hémicycle du lundi 4 décembre 2017 à 16h00
Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2018 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlexis Corbière :

Monsieur le président, mes chers collègues, madame la ministre, la lecture que nous faisons de ce PLFSS est bien différente de celle que vous avez faite tout à l'heure dans votre intervention liminaire.

Mes collègues du groupe La France insoumise et moi-même, nous aimons la Sécurité sociale. Elle fait partie du patrimoine national : aussi faut-il ardemment la défendre.

La Sécurité sociale est un projet qui vient de loin : de la fin du XIXe siècle jusqu'au début des années 1980, en passant par l'épisode fondateur du programme du Conseil national de la Résistance, la France a réussi à construire le meilleur système de protection sociale au monde. Soyons-en fiers, car bon nombre de pays nous l'envient !

Il est vrai que vous n'êtes pas les seuls responsables des problèmes que rencontre aujourd'hui la Sécurité sociale. Beaucoup de décisions prises par les majorités successives ont servi davantage à détricoter la Sécurité sociale qu'à la généraliser, l'élargir et la renforcer.

Désormais, je dirais simplement que l'idée n'est plus que chacun contribue à la hauteur de ses moyens et reçoive à la hauteur de ses besoins, comme en témoigne le recours à la CSG, impôt injuste qui accable les bas revenus et ménage, finalement, les plus fortunés.

L'idée n'est pas non plus d'étendre la protection sociale, de renforcer l'accès aux soins, d'aider les plus fragiles et de soigner tout le monde. De nombreux indicateurs montrent que les coups portés à notre système de sécurité sociale ont des conséquences dramatiques, allant jusqu'à dégrader l'espérance de vie en bonne santé de nos concitoyens. Après une longue période de progrès ininterrompus, l'espérance de vie en bonne santé, aujourd'hui, stagne voire même régresse. C'est là un fait majeur, qui ne semble pas vous émouvoir outre mesure. Manifestement, cela ne vous choque pas qu'aujourd'hui, l'espérance de vie en bonne santé soit moins élevée en France que dans d'autres pays d'Europe – je pense notamment à la Suède, ou même au Royaume-Uni.

Cela ne vous choque pas qu'un quart des assurés sociaux – je dis bien un quart – , aujourd'hui, en 2017, renonce aux soins pour des raisons financières.

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