Intervention de Guillaume Kasbarian

Réunion du mercredi 29 novembre 2017 à 17h05
Commission d'enquête chargée d'examiner les décisions de l'État en matière de politique industrielle, au regard des fusions d'entreprises intervenues récemment, notamment dans les cas d'alstom, d'alcatel et de stx, ainsi que les moyens susceptibles de protéger nos fleurons industriels nationaux dans un contexte commercial mondialisé

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGuillaume Kasbarian, rapporteur :

Je remercie tous les intervenants de nous apporter un précieux éclairage technique sur le sujet. Je remercie également M. Desgeorge d'avoir rappelé que la question de la stratégie d'Alstom ne date pas d'hier comme dans d'autres secteurs industriels : ce sont des décisions prises il y a une vingtaine d'années qui ont conduit à la situation actuelle. À chaque annonce de commandes publiques ou autres, on entend des cocoricos, on veut nous faire croire que l'avenir est sauf et le problème de la performance économique, de la concurrence mondiale et de la compétitivité de l'entreprise réglé ; malheureusement, il n'en est rien.

Ma première question a trait à la concurrence. Il va de soi qu'une entreprise industrielle n'est pas seule sur le marché mondial. Alstom a un chiffre d'affaires de 7 milliards d'euros ; celui du chinois CRRC atteint 28 milliards. Selon vous, quel peut être le pouvoir commercial d'une entreprise, au niveau mondial, lorsque son chiffre d'affaires ne dépasse pas le quart de celui de son principal concurrent ?

Ma deuxième question a trait aux quatre engagements pris concernant l'opération : Siemens sera coté en France et cette entreprise dirigée par un Français, le siège mondial et la direction de l'activité matériels roulants seront situés en France, l'emploi en France sera maintenu pendant quatre ans, et le ministre de l'économie prendra la direction du futur comité national de suivi. Que représentent ces engagements pour vous ?

Autrement dit, connaissez-vous d'autres entreprises industrielles stratégiques pour lesquelles un tel niveau d'engagement peut être maintenu pendant quatre ans ? Comme M. de Cara l'a fait remarquer, un savoir-faire se construit en un siècle mais peut être supprimé en un an – plusieurs entreprises en apportent la preuve : BlackBerry, Kodak, Fujifilm et d'autres. Dans l'économie industrielle globale d'aujourd'hui, sommes-nous capables de garantir le maintien de l'emploi pendant quatre ans, voire plus, dans beaucoup de secteurs ?

Ma troisième question porte sur le plan B de M. Amoroz, sur la nationalisation. L'actionnariat de l'État apporte-t-il selon vous la garantie que l'entreprise aura un carnet de commandes plus rempli que si l'État n'était pas actionnaire ?

Enfin, sur cette même question mais dans une perspective plus large si l'on exclut la question de la nationalisation, aurait-il fallu, selon vous, envisager d'autres solutions alternatives – un plan C ou D – et, le cas échéant, lesquelles ?

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