Intervention de Frédérique Tuffnell

Réunion du mardi 30 juin 2020 à 14h00
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrédérique Tuffnell :

Madame la rapporteure, je vous remercie pour cette proposition de résolution qui résonne aujourd'hui plus qu'hier avec les aspirations des Français. Vous décrivez très bien dans votre exposé des motifs que la pandémie que nous traversons est liée à l'érosion de la biodiversité, et que de nombreuses pathologies trouvent plus directement leur origine dans les activités humaines. Ainsi, si l'humanité a dégradé 75 % de la surface terrestre, on estime que la pollution de l'air est responsable de 48 000 morts par an en France et que les pollutions diffuses et industrielles, couplées au changement climatiques, vont jusqu'à remettre en question la disponibilité en eau potable. Sinistre tableau.

Comme vous le soulignez, cette commission d'enquête a vocation à évaluer l'efficacité de nos politiques publiques en matière de santé environnementale et, in fine, de sauver des vies en préservant la nature. Comment ne pas vous soutenir ? Si l'on peut regretter qu'il nous faille une énième commission pour ouvrir collectivement les yeux, je me réjouis que ces futurs travaux puissent mettre un terme au déni et nous permettent de contempler la réalité en face. En France, l'on meurt et l'on mourra des conséquences du changement climatique, faute de faire de la résilience de nos territoires l'un des déterminants de nos politiques publiques, et l'on meurt des pollutions multiples dont nous sommes à l'origine, parfois même sans que la science ou la justice ne reconnaissent le lien entre pollution et maladie.

En Charente-Maritime par exemple, en six ans j'ai été informée de cinq cas de leucémies chez les enfants qui ont conduit au décès d'une jeune fille de 15 ans en décembre dernier, dans ma circonscription. Tous habitaient à moins de 1 500 mètres de deux usines d'enrobés de compostage, à proximité d'exploitations agricoles, d'une ligne de haute tension et d'une infrastructure routière. Cette situation, bien que très préoccupante, n'a malheureusement rien d'exceptionnel et doit nous conduire à mieux appréhender les conséquences d'une diversité de polluants sur la santé, ce qu'on appelle l'« effet cocktail ».

Vous l'avez compris, au-delà de l'importance de cette commission d'enquête, nous devons mettre un terme à la dégradation de l'environnement dans une logique de santé publique. Nos politiques publiques ne doivent plus se limiter à la simple recherche de bénéfices économiques mais aussi à des bénéfices sociaux et environnementaux. La santé environnementale en est l'illustration.

Le groupe Écologie Démocratie Solidarité est donc tout à fait favorable à votre proposition de résolution.

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