Intervention de Général Gaëtan Poncelin de Raucourt

Réunion du mercredi 6 décembre 2017 à 9h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

Général Gaëtan Poncelin de Raucourt, secrétaire général de la garde nationale :

En ce qui concerne les employeurs, nous constatons une véritable adhésion à notre démarche. Nous avons signé très récemment des conventions avec de grands groupes appartenant ou non au secteur de la défense et, la semaine prochaine, je signerai des partenariats avec différentes entreprises, de toute taille et de tout type d'activité. Avant les attentats, le nombre annuel moyen de jours d'activité s'élevait à 25 par réserviste. Actuellement, la moyenne est de 35 jours par réserviste et par an et nous avons pour objectif de la porter à 36,5 jours ; c'est sur cette base que nous avons construit les budgets. L'activité dépend pour une large part des contraintes familiales et professionnelles du réserviste et peut varier de trois ou quatre jours, voire aucun, pour certains à 150 ou 200 jours pour d'autres.

Comment faire en sorte que les entreprises ne soient pas pénalisées ? Le principe retenu par le ministère des Armées est de ne pas renforcer la contrainte qui pèse sur elles. Ainsi, nous n'augmenterons pas le nombre de jours opposables, qui est actuellement de cinq. En revanche, nous faisons oeuvre de pédagogie, en expliquant aux employeurs la plus-value réelle que représente le réserviste pour l'entreprise, et nous leur proposons des mesures incitatives telles que l'allégement fiscal dont peuvent bénéficier celles qui continuent à rémunérer leurs réservistes pendant les périodes d'activité et l'intégration des valeurs de la réserve dans la RSE. Nous travaillons, par ailleurs, à d'autres mesures concernant la formation professionnelle ou les marchés publics, par exemple. Nous nous inscrivons dans une logique partenariale.

Au demeurant, toutes les entreprises ne sont pas concernées. Lorsque nous aurons atteint notre objectif de constituer un vivier de 85 000 réservistes, 60 % d'entre eux, selon nos estimations fondées sur les statistiques actuelles, seront des actifs et ils se répartiront à parts égales entre le public et le privé, de sorte que le secteur privé comptera environ 25 000 réservistes, dont un volume non négligeable travaille dans le secteur de la défense. Les entreprises sont donc concernées de manière assez marginale. J'ajoute que le dispositif est très souple. Je le dis parfois aux directeurs des ressources humaines que je rencontre, « l'entreprise a développé une approche quasi professionnelle de l'absentéisme » : contrairement à un salarié malade, le réserviste prévient sa hiérarchie de son absence plusieurs semaines à l'avance et fait en sorte que celle-ci ne perturbe pas l'organisation de l'entreprise. Du reste, celles-ci le comprennent de mieux en mieux et sont conscientes de la plus-value que représente un salarié réserviste, car la réserve implique des savoir-faire et un savoir-être particuliers, ses valeurs sont proches de celles de l'entreprise. En définitive, la pédagogie et quelques mesures d'incitation permettent de susciter l'adhésion.

Sur le rétablissement du SNU, je dirai simplement que, comme la garde nationale, il devrait être destiné à concourir, toute chose étant égale par ailleurs, au renforcement de la cohésion et de la résilience nationales. Il me semble, et c'est un point important, que les jeunes de moins de vingt ans qui s'engagent dans la garde nationale devront être libérés de leurs obligations liées au service national universel. Pour le reste, nous attendons les résultats de la réflexion en cours.

Par ailleurs, je suis convaincu de l'intérêt des cadets de la défense. La brigade de sapeurs-pompiers de Paris, que j'ai commandée, comprend un dispositif analogue, les jeunes sapeurs-pompiers de Paris, qui fonctionne très bien. Ces « cadets » sont encadrés par de jeunes retraités de la brigade qui ont encore envie de servir et que nous employons, du reste, sous un statut de réservistes.

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