Intervention de Stéphanie Rist

Réunion du mercredi 20 octobre 2021 à 9h30
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaStéphanie Rist :

Le logement est une question sociale primordiale, surtout dans la période de crise que nous venons de vivre. Le confinement nous a en effet rappelé le rôle très protecteur que joue le logement aujourd'hui.

Pour la deuxième année consécutive, la commission des affaires sociales se saisit pour avis des crédits dédiés à l'hébergement et au logement au sein de la mission Cohésion des territoires. Le rapport pour avis souligne l'augmentation des moyens prévue dans le projet de loi de finances pour 2022 pour les trois programmes 109, 135 et 177. La hausse des crédits témoigne de la volonté politique de notre majorité dans ces domaines. La stratégie s'articule autour de plusieurs axes : la politique du logement d'abord, c'est-à-dire le développement de solutions de logement adaptées et le renforcement de la fluidité du parcours vers le logement ; l'amélioration de la gouvernance et du pilotage de la politique de lutte contre le sans‑abrisme ; une meilleure connaissance de la demande ; un accroissement de l'offre.

Pendant toute la durée de la crise, l'État a déployé des efforts inédits pour mettre à l'abri des personnes sans domicile – 40 000 places d'hébergement supplémentaires ont été créées. Ces efforts matériels et financiers ont été salués par l'ensemble des acteurs de l'hébergement et du logement, y compris le secteur associatif. La Cour des comptes a souligné deux réussites : la mise à l'abri d'un nombre exceptionnel de personnes – près de 300 000 – et la limitation du nombre de contaminations à la covid‑19 dans les hébergements collectifs. Il convient de prolonger l'effort national, ce que la hausse des crédits autorise sans aucun doute.

La crise sanitaire devenue crise sociale a malheureusement entraîné une recrudescence des violences conjugales et intrafamiliales. Face à ce défi, le Grenelle des violences conjugales, lancé par le Gouvernement en 2019, prévoyait la création de 1 000 places d'hébergement et de logement temporaire pour les femmes fuyant le domicile conjugal. Grâce au millier de places créées au titre de la loi de finances pour 2021, le nombre de places pour les femmes victimes de violences devrait s'élever à 7 713 d'ici la fin de l'année, ce qui représente une augmentation de 60 % depuis 2017. Les efforts en la matière doivent être poursuivis et la hausse des crédits, cette année encore, témoigne d'un engagement politique fort en ce sens.

Enfin, les jeunes ont été particulièrement éprouvés par la crise sanitaire et ils sont nombreux à avoir exprimé leur mal-être. Pour y répondre, l'État a déployé un arsenal de mesures sur divers sujets : l'emploi, l'enseignement supérieur, la détresse psychologique, mais aussi le logement. Le logement représente en effet le principal poste de dépenses des jeunes et de leurs familles. C'est la raison pour laquelle les loyers des résidences universitaires, habituellement revalorisés chaque année, ont été gelés. Quant aux jeunes actifs, l'État propose aux plus précaires d'entre eux une aide à l'installation de 1 000 euros pour un premier logement ou un premier bail.

Pendant cette année compliquée, marquée par la crise sanitaire, l'État a donc indéniablement été au rendez-vous. Néanmoins, l'accès au logement reste encore long et difficile, en raison de l'insuffisance de l'offre – un problème qui se posait bien avant 2020, mais qui a été exacerbé par la crise –, ainsi que du ralentissement de la construction d'habitations à loyer modéré. Lors du congrès HLM à Bordeaux, le 29 septembre, le Premier ministre a annoncé des mesures fortes pour relancer la construction de logements sociaux et favoriser le logement financièrement accessible, d'une part, en incitant fiscalement les communes à délivrer des permis de construire pour des logements sociaux, et, d'autre part, en encourageant les propriétaires privés à proposer des loyers plafonnés dans le parc existant par le biais du dispositif Louer abordable.

Nous devons bien sûr poursuivre les efforts pour améliorer concrètement l'accès au logement. C'est la raison pour laquelle le groupe La République en Marche est favorable à l'adoption des crédits.

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