Intervention de Jean-Baptiste Moreau

Réunion du mercredi 15 juillet 2020 à 11h35
Commission des affaires européennes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Baptiste Moreau :

Mes chers collègues, nous vous présentons aujourd'hui, avec mon collègue André Chassaigne, le résultat des travaux que nous avons conduits durant le confinement, sur l'analyse de l'action de l'Union européenne face à la crise dans les secteurs de l'agriculture et de la pêche. Nous allons faire cette présentation à deux voix ; nos constats et nos analyses sont sensiblement les mêmes.

Nous avons suivi de près les mesures européennes mises en œuvre et nous avons surtout auditionné une vingtaine de personnes, issues du Ministère de l'agriculture, de la Commission européenne, mais aussi les syndicats des principaux secteurs touchés ainsi que des chercheurs. Nous allons vous restituer rapidement ce travail en quatre temps : d'abord un court bilan de l'impact de la crise sur les filières ; ensuite, une analyse des principales mesures de marché mises en œuvre par l'Union européenne pour faire face à la crise ; nous allons également voir en quoi la politique agricole commune (PAC) a montré des failles durant cette crise ; enfin et surtout : nous allons formuler des propositions pour améliorer la gestion de crise agricole dans l'Union européenne, afin de tirer tous les enseignements de ce qui s'est passé. Il s'agit d'éviter que s'ajoute, à l'avenir, une crise alimentaire à une crise sanitaire.

D'abord, nous voudrions faire un rapide état des lieux de l'impact de la crise sur l'agriculture et la pêche dans l'Union européenne. Globalement, on peut dire que l'agriculture européenne a tenu : elle a permis aux Européens de continuer à se nourrir pendant la crise.

Cette période a révélé les atouts considérables de notre agriculture, notamment sa capacité à produire en qualité et en quantité, son adaptabilité et la force du dialogue interprofessionnel qui a permis aux filières de tenir.

Mais cette crise a évidemment révélé les failles majeures de notre agriculture, en particulier une triple dépendance : la dépendance à la main-d'œuvre saisonnière étrangère, dont la venue dans les territoires qui en avait besoin s'est faite très difficilement ; la dépendance aux importations, notamment pour l'alimentation animale, le soja et certains fruits et légumes et la dépendance du secteur alimentaire aux autres secteurs de l'économie : on a notamment constaté un manque d'emballages pour certains produits, comme la farine.

C'est évidemment la fermeture des marchés et de ce que l'on appelle la « restauration hors domicile », c'est-à-dire principalement les restaurants, qui a conduit à mettre les filières agricoles sous une très grande pression. Cette décision a notamment asséché les débouchés majeurs de certaines filières. Cela a également conduit à mettre au centre de la chaîne distribution les grandes et moyennes surfaces.

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