Intervention de Marguerite Deprez-Audebert

Réunion du mercredi 22 juillet 2020 à 16h00
Commission des affaires européennes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarguerite Deprez-Audebert, rapporteure :

Nous avons travaillé sur le thème « réinventer la solidarité européenne », notion au cœur de toutes les réflexions que nous avons entendues ces dernières semaines et même, j'ose le croire, au cœur du projet européen depuis ses origines. Depuis le début de la crise sanitaire, la solidarité s'est manifestée dans l'Union de différentes façons :

– il y a d'abord eu une solidarité en matière d'équipements médicaux : c'était la communication de mercredi dernier, présentée par Jean-Pierre Pont et Marietta Karamanli ;

– il y a eu, simultanément, la prise de conscience d'une solidarité liée au marché intérieur : les liens d'interdépendance entre les États membres et les risques de rupture des chaînes de production et d'approvisionnement que pouvaient pouvait entraîner la fermeture des frontières nationales sont apparus clairement ; c'est la communication que nous venons d'entendre, présentée par Pierre-Henri Dumont et Valérie Gomez-Bassac ;

– il y a eu, enfin – tardivement peut-être, mais beaucoup plus vite que lors de la crise des dettes souveraines – une solidarité financière et budgétaire, qui s'est matérialisée par l'action de la BCE et par les dérogations aux règles touchant au déficit public et au régime des aides d'État ; c'était l'objet des deux communications présentées par Frédérique Dumas, Xavier Paluszkiewicz et Liliana Tanguy.

Nous aimerions évoquer autre forme de solidarité qui se dessine dans un contexte international profondément bouleversé par les suites de la crise sanitaire. Il s'agit de la solidarité industrielle, numérique et technologique, c'est-à-dire d'une solidarité économique qui dépasse les simples règles formelles liées au marché intérieur et au budget commun. Il ne s'agit pas d'une solidarité reposant sur des contraintes, mais d'une solidarité de projets, assise sur des préférences collectives à défendre face aux autres puissances mondiales.

Mon collègue Pieyre-Alexandre Anglade et moi-même, nous allons structurer notre exposé en deux temps :

– d'abord, montrer que la « solidarité européenne » ne se manifeste surtout en réponse à des crises et n'a pas permis de créer une véritable communauté économique ;

– ensuite, montrer qu'il faut concevoir l'intérêt général européen de manière globale et construire une véritable solidarité industrielle fondée sur des préférences partagées.

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