Intervention de Corinne Puglierini

Réunion du mercredi 30 mars 2022 à 10h00
Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la république

Corinne Puglierini, ancienne cheffe d'établissement de la maison centrale d'Arles :

M. Elong Abé n'était pas auxi-sport en avril 2020, puisqu'il était encore en isolement, mais il y avait été auxi-nettoyage pendant quelques semaines. Je vous confirme qu'il a bien été auxi-sport à partir de septembre 2021.

Les CPU hebdomadaires généralistes visent à étudier les demandes des détenus et permettent de faire un point. Le cas de M. Elong Abé a été étudié plus de treize fois. Comme je vous l'ai dit, il a demandé à travailler, à avoir une formation professionnelle, à se rendre aux ateliers, à être auxi-sport.

Les CPU « dangerosité » sont de deux types, pour les DPS et les personnes radicalisées dont, systématiquement, les TIS. M. Elong Abé, avec d'autres, a fait l'objet de neuf réunions, où la question de son entrée en QER a en effet été abordée. En 2014, date de son incarcération, il a fait l'objet d'une expertise psychiatrique. Selon le directeur de l'administration pénitentiaire, « son comportement était tel que sa situation ne permettait pas une évaluation en QER, ses troubles étant trop importants. À plusieurs reprises, la question s'est posée. Les autorités judiciaires étaient défavorables en raison de troubles de la personnalité trop importants et de son incapacité à intégrer un processus d'évaluation ». Or, selon le règlement régissant les QER, revu et complété à la fin de 2021 et en janvier 2022, il est essentiel que le détenu soit à même de participer à cette évaluation.

J'ajoute que plusieurs temps d'évaluation sont prévus.

Compte tenu des éléments dont nous disposions, nous ne craignions pas un passage à l'acte en détention mais nous devions surtout préparer sa sortie, dont nous pouvions légitimement être inquiets puisque l'intéressé n'avait pas de réel projet. Lors d'une des dernières réunions de la CPU « dangerosité », j'ai donc demandé que M. Elong Abé puisse bénéficier de cette évaluation. La direction interrégionale a étudié ensuite cette demande, qui est remontée à la direction de l'administration pénitentiaire (DAP) afin que la mission de lutte contre la radicalisation violente examine l'issue qu'il convient de lui donner.

Lorsque les détenus ne sont pas orientés vers le QER en raison de leurs troubles de comportement, des binômes prennent le relais sur un plan local, de même que des psychologues de la mission de lutte contre la radicalisation violente. C'est ce qui a donc été fait, mon collègue ayant rappelé que la psychologue n'a pas formulé d'inquiétudes particulières à ce moment-là.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.