Intervention de Patrick Hetzel

Séance en hémicycle du vendredi 23 juillet 2021 à 15h00
Règlement du budget et approbation des comptes de l'année 2020 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatrick Hetzel :

L'autre enseignement des comptes de 2020, c'est l'ampleur des crédits non consommés, donc les reports massifs de 2020 sur 2021 qui en découlent : on parle de 36 milliards d'euros, ce qui ne peut que nous interroger quant à la sincérité – j'insiste sur ce terme – de votre budget. C'est d'ailleurs ce qui a expliqué l'échec de la commission mixte paritaire, et nous partageons largement les inquiétudes et les reproches formulés par nos collègues de la droite sénatoriale.

Autre grande leçon de 2020 : notre fragilité relative au moment d'affronter la crise, en raison de dépenses records, d'un déficit incontrôlé et d'un dérapage de notre dette bien avant l'émergence du covid – je répète : bien avant l'émergence du covid. Ce n'est pourtant pas faute d'avoir mis en garde la majorité depuis son arrivée au pouvoir, en 2017 : notre groupe parlementaire, souvenez-vous, avait longuement insisté sur ce point.

Alors qu'en 2019, vingt-trois des vingt-huit pays de l'Union européenne se désendettaient, la France faisait partie des cinq pays où la dette continuait d'augmenter allègrement. Nous payons aujourd'hui le prix de vos renoncements à tout effort en temps de conjoncture favorable : même votre objectif, déjà modeste, de réduction de la masse salariale de l'État, avait été abandonné bien avant la crise de 2020.

Le dernier enseignement concerne l'avenir, et il est particulièrement alarmant : rien n'est prévu par votre Gouvernement pour réduire notre dépense, ni aujourd'hui, ni demain, ni après-demain. Des réformes courageuses, en particulier celle des retraites, ont été enterrées – les gesticulations récentes ne nous feront pas croire le contraire –, et les décisions difficiles sont repoussées aux calendes grecques. Pire : votre Gouvernement a finalement décidé de laisser filer plus que prévu les dépenses publiques l'an prochain. Alors que 2022 aurait pu être l'année du sursaut pour les générations futures, il n'en sera finalement rien.

Madame la secrétaire d'État, au nom de notre groupe, je vous mets une nouvelle fois en garde : si nous ne réduisons pas le niveau de notre dette, la France risque un déclassement par rapport à ses voisins européens. En attendant, le compte n'y est pas : vous l'aurez compris, les députés Les Républicains n'approuveront pas les comptes. Nous le déplorons, mais vous en comprendrez aisément les raisons.

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