Intervention de Loïc Prud'homme

Séance en hémicycle du mercredi 20 octobre 2021 à 21h30
Vigilance sanitaire — Après l'article 3

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLoïc Prud'homme :

Avec cet amendement, le groupe La France insoumise demande l'abrogation de la suspension du contrat de travail des soignants non vaccinés prévue par la triste loi du 5 août 2021. Cette suspension s'accompagne d'une interruption de la rémunération pour ces personnels dont les revenus, qu'il s'agisse des infirmiers ou des aides-soignants, sont déjà très faibles au regard du travail extraordinaire qu'ils ont fourni durant cette période.

Alors que les soignants sont à bout et en nombre insuffisant, se priver d'une telle main-d'œuvre qualifiée en pleine pandémie est une aberration sanitaire. Le ministre de la santé avait annoncé mi-septembre qu'environ 3 000 soignants avaient été suspendus de leurs fonctions pour ne pas s'être soumis à l'obligation de se faire vacciner contre le coronavirus, mais ce chiffre était présenté par son cabinet comme partiel et parcellaire. Le 4 octobre 2021, soit voilà à peine deux semaines, Le Parisien titrait « Vaccination obligatoire : 1 400 soignants suspendus en Île-de-France, les hôpitaux et cliniques sous tension ». À la clé, ce sont des consultations et des opérations annulées ou reportées, et une surcharge de travail pour des effectifs déjà à bout de souffle.

Pire, le mercredi 13 octobre – voilà une semaine –, Olivier Véran estimait que l'obligation avait fonctionné, puisque 15 000 soignants étaient encore non vaccinés. Qui peut se satisfaire d'un tel résultat ? Ces 15 000 personnes sont des personnels perdus pour les établissements de santé et vous les plongez dans la précarité en suspendant leur rémunération.

Votre Gouvernement, madame la ministre déléguée, n'est pas seulement silencieux : il vit dans un monde parallèle. En pleine seconde vague, en octobre 2020, le nombre d'emplois vacants de soignants s'élevait déjà à 100 000, et ce n'était pas une nouveauté. Avant l'épidémie déjà, les hôpitaux français souffraient d'un manque criant de personnel. En 2020, d'après la Fédération de l'hospitalisation privée, il manquait, dans les établissements publics comme privés, 34 000 infirmiers et 24 000 aides-soignants. Ces chiffres sont indignes.

Nous demandons donc au Gouvernement de revenir sur cette suspension des soignants, afin qu'ils puissent enfin assurer un accueil correct et digne des personnes en attente de consultation.

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