Intervention de Josiane Corneloup

Réunion du mercredi 10 janvier 2018 à 9h30
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJosiane Corneloup :

La désertification médicale dans certains territoires, dépourvus de généralistes et de spécialistes mais aussi de structures hospitalières, est manifeste. Elle pose la question de l'égal accès aux soins.

Le dispositif de déconventionnement sélectif des médecins, tel qu'il est proposé à l'article 1er, s'apparente à une mesure de coercition à l'installation : il s'agit ni plus ni moins de contraindre les médecins libéraux en réduisant, voire en supprimant, leur liberté d'installation.

Attenter à la mobilité des jeunes médecins par cette forme baroque d'étatisation ne serait pas sans conséquences : cela risque de décourager davantage les vocations, qui s'amenuisent d'année en année, puisque moins de 9 % des jeunes médecins choisissent la médecine générale et qu'entre 200 et 300 médecins partent exercer à l'étranger chaque année.

Il convient de tenir compte de la réalité et de ne pas imposer dogmatiquement des choix. Un jeune médecin ne s'installe jamais avant trente-cinq ans, au minimum, et il le fait selon un projet familial. Un médecin n'ayant pas choisi de son plein gré sa zone d'installation partira, comme on le voit en Allemagne et au Québec dans des situations analogues.

Les jeunes veulent avoir le choix pour leur installation. L'État doit les y aider en leur proposant davantage de mesures incitatives – elles ont déjà été évoquées à plusieurs reprises depuis le début de cette réunion. La médecine libérale doit être libérée et accompagnée. Ne prenons pas le risque d'introduire dans notre législation un déconventionnement arbitraire. Tel est l'objet de mon amendement AS7 qui vise à supprimer l'article 1er.

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