Intervention de Thierry Benoit

Réunion du mercredi 14 février 2018 à 9h30
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThierry Benoit :

Je le dis d'emblée : le groupe UDI, Agir et Indépendants soutiendra cette proposition de création de commission d'enquête, parce que le cadre juridique le permet et parce qu'il s'agit d'une crise sanitaire grave.

Nous avons nous aussi une pensée pour les familles touchées. Nous pensons également aux salariés de l'entreprise, qu'ils supervisent la production ou soient employés aux ateliers de fabrication de la poudre de lait infantile, et aux producteurs de lait qui fournissent cette grande entreprise.

Oui, Lactalis demeure l'un des fleurons de la filière laitière, dans le premier pays agricole européen. Il faut le rappeler, car il ne faudrait pas jeter le bébé avec l'eau du bain. La France doit rester le pays où le secteur agroalimentaire est le plus dynamique. Il faut, pour cela, restaurer la confiance.

Il n'y a pas de hasard. Dans nos discussions sur la loi du 13 octobre 2014 d'avenir pour l'agriculture, les grands groupes étaient au coeur de nos réflexions. Comme en politique, les puissants se croient parfois au-dessus des lois et leurs comportements montrent qu'ils cherchent à passer au travers des mailles du filet.

Aujourd'hui, nos concitoyens demandent la transparence. Quand bien même cette commission d'enquête ne serait pas créée, les journalistes d'investigation se saisiraient du sujet. Sans même s'interroger sur la nécessité d'une commission d'enquête, le Sénat a ouvert en janvier un cycle d'auditions et a reçu hier – la presse s'en est fait l'écho – le directeur général de l'alimentation. Tout le monde a à gagner dans la restauration de la clarté et de la transparence.

Il convient de trouver le juste équilibre dans la recherche de ce qu'il est convenu d'appeler les dysfonctionnements dans la chaîne de commandement, dans la chaîne de transmission des informations aux services compétents.

Je continue de faire confiance, et c'est là je crois le rôle des parlementaires, aux services de l'État. Nous avons la chance de disposer de services vétérinaires, de services d'hygiène et de services de sécurité alimentaire, tous composés de personnes formées et compétentes. L'État est garant de la protection des populations.

Il doit aussi, par le biais du corps préfectoral, faire respecter les règles et les lois. L'apparition d'un « nouveau monde » ne doit pas imposer de modifier radicalement la loi ; je pense que nous devons plutôt ajuster les outils législatifs dont nous disposons. Je ne doute pas que nous y parviendrons, dans la sérénité, grâce au travail de cette commission d'enquête.

Nous devons, en faisant la transparence, rassurer les citoyens français mais aussi les pays qui sont nos partenaires – aussi bien les pays européens que la Chine, la Russie ou le Brésil. Lorsque je vois les produits autorisés à être importés en Europe au titre du CETA ou du Mercosur, je me dis que la France n'a pas à rougir des produits qu'elle garantit et met sur le marché. C'est pourquoi le groupe UDI, Agir et Indépendants votera en faveur de cette proposition de résolution.

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