Intervention de Laurent Thieffry

Réunion du jeudi 15 mars 2018 à 10h15
Commission d'enquête sur la sûreté et la sécurité des installations nucléaires

Laurent Thieffry, directeur du projet EPR :

Tout d'abord, l'événement dont il s'agit concerne la ligne qui évacue la vapeur produite par les générateurs de vapeur et rejoint la salle des machines. Comme il y a quatre boucles, nous parlons de quatre fois la même tuyauterie, et de soixante-six soudures au total. L'ensemble de ces soudures ont été conçues suivant le principe dit d'exclusion de rupture : leur très haut niveau de qualité doit permettre d'exclure, dans les études de sûreté, leur rupture brutale. Ce principe et cette démarche ont été présentés, à l'époque de la conception de l'EPR, à l'Autorité de sûreté, qui les a validés. Or nous nous sommes aperçus, en 2017, que toutes les exigences de haute qualité n'avaient pas été retranscrites dans l'ensemble de la chaîne de sous-traitance. EDF a donc déclaré un événement significatif à l'autorité de sûreté le 30 novembre 2017, et nous avons convenu avec celle-ci de produire un dossier pour justifier que, si toutes les obligations de moyen au titre de la haute qualité n'avaient pas été mises en oeuvre, les caractéristiques mécaniques des soudures étaient néanmoins conformes à l'attendu. Les premiers résultats sont plutôt satisfaisants ; nous entendons livrer à l'Autorité de sûreté l'ensemble du dossier justificatif d'ici à la fin du mois d'avril. L'ASN instruira ensuite le dossier et désignera en septembre un groupe permanent d'experts, avant de rendre ses conclusions. Du point de vue d'EDF, le calendrier est donc compatible avec la date souhaitée de démarrage du réacteur.

Que s'est-il passé entre 2015 et 2017 ? En 2015, l'écart constaté ne concernait qu'une soudure de préfabrication en usine, soit quatre des soixante-six soudures que j'évoquais. À l'époque, l'ensemble des experts cherchaient plutôt un écart à la conformité réglementaire. Du reste, en 2015, l'incident avait été déclaré à l'autorité de sûreté comme un écart à la réglementation des équipements sous pression nucléaires (ESPN). Or, il s'avère qu'aujourd'hui, 100 % de ces soudures respectent le code de conception et de fabrication nucléaire ainsi que la réglementation ESPN. Il ne s'agit donc pas d'un écart réglementaire ; il s'agit d'un écart d'obligation de moyens pour garantir la haute qualité. Mais nous allons démontrer – nous sommes confiants – que la haute qualité des soudures est assurée.

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