Intervention de Guy Teissier

Réunion du mercredi 14 février 2018 à 9h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGuy Teissier :

Vous avez rappelé le fait que nous dépassions tous les quotas : plus de cent mille personnes frappent à la porte de l'OFPRA, ce qui est un record historique, et comparer notre situation à celle de l'Allemagne n'est pas nécessairement une consolation. Face à cette pression migratoire inédite et à ces milliers de gens qui traversent la Méditerranée pour aborder à ses rivages nord, tandis que des centaines, voire des milliers d'entre eux sont morts en route, les gouvernements successifs n'ont jamais pris les mesures qui s'imposaient, notamment en ce qui concerne les déboutés du droit d'asile. Car le vrai problème c'est moins les demandeurs d'asile que ce qu'ils deviennent ensuite, et force est de constater ici la distance des paroles aux actes.

En réalité, si le Président de la République a annoncé en octobre 2017 son intention d'expulser les étrangers en situation irrégulière et notamment ceux qui ont commis des délits, le Gouvernement n'y consacre pas les moyens nécessaires, et les crédits consacrés à la lutte contre l'immigration irrégulière sont d'ailleurs en baisse de 7 %.

La question se pose également de la situation dans les centres d'accueil de demandeurs d'asile (CADA). En matière de politique migratoire, toute forme de laxisme ne peut que nuire à notre crédibilité ; or nous sommes dans le laxisme.

Si nous voulons continuer à accueillir dignement des réfugiés qui en ont besoin, il faut renvoyer celles et ceux dont la demande d'asile ne peut aboutir. Or, de toute évidence, il existe une réelle difficulté à faire exécuter les obligations de quitter le territoire français des demandeurs d'asile. Pour remédier à cette situation, le Sénat avait, en juin 2015, lors de l'examen de la loi sur la réforme du droit d'asile, introduit dans le texte un certain nombre de mesures, mais qui furent rejetées par le Gouvernement.

En conséquence, les gens restent dans les centres d'accueil où ils occupent des places destinées aux demandeurs d'asile, et l'on voit se multiplier sur les trottoirs des tentes dans lesquelles les gens vivent dans des conditions ignominieuses, sous nos ponts d'autoroutes ou à nos carrefours, ce qui est une insulte non seulement à ces gens mais également à notre politique d'accueil.

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