Intervention de Bruno Fuchs

Séance en hémicycle du mercredi 4 avril 2018 à 15h00
Questions sur le financement des grandes infrastructures

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBruno Fuchs :

Le 1er février, Philippe Duron remettait son rapport « Mobilités du quotidien : répondre aux urgences et préparer l'avenir ». Comme vous l'avez dit, il propose trois grands scénarios, sans qu'on sache, à l'heure actuelle, celui qui aura la faveur du Gouvernement. Ce qui est sûr et certain, cependant, c'est que l'Alsace sera la grande oubliée de ce rapport et, peut-être, le parent pauvre des choix du Gouvernement. Il y a visiblement, depuis Paris, des réalités qui échappent toujours ou que l'on feint d'ignorer par commodité.

Pour ceux qui l'auraient oublié, je rappelle que l'Alsace est un carrefour historique, une voie d'échanges, une région exportatrice, industrielle et innovante. L'Alsace, c'est l'entrée directe vers la Suisse, l'Allemagne et l'Europe centrale. L'Alsace n'est pas, n'est plus, ce tout petit bout de fin de France. L'Alsace, c'est la porte de l'Europe, conduite à jouer un rôle central dans la recomposition franco-allemande, voulue par le Président de la République. C'est aussi le territoire qui sera pionnier dans l'après-nucléaire.

Comment jouer ce rôle de moteur de la relation franco-allemande et comment incarner cette nouvelle attractivité, si l'on abandonne non pas un mais l'intégralité des projets d'infrastructures ? Abandonnée, la troisième voie de l'autoroute A 35, qui représente un accès vers la Suisse ! Abandonnée, la ligne à très grande vitesse Rhin-Rhône, qui ne verrait pas le jour avant 2050 ! Reportée aux calendes grecques, la desserte ferroviaire de l'aéroport de Bâle-Mulhouse, qui est en pleine expansion et accueille 8 millions de passagers par an !

Le rapport Duron est perçu depuis l'Alsace comme une trahison. Il n'est pas conforme à l'ambition politique que le Gouvernement nourrit pour ce territoire. Dites-nous, madame la secrétaire d'État, si l'Alsace et les Alsaciens doivent toujours se considérer comme des mal-aimés ? Dites-nous que vous nous aimez ! Dites-nous surtout quelles mesures seront prises pour garantir que l'Alsace ne verra pas ses projets d'infrastructures abandonnés les uns après les autres, mais pourra jouer pleinement son rôle de moteur de l'Europe et se projeter sereinement dans son avenir !

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