Intervention de Laetitia Avia

Réunion du mardi 3 avril 2018 à 21h05
Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la république

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaetitia Avia :

Monsieur le ministre d'État, ce texte repose – je tiens à le saluer même si cela a déjà pu être dit – sur un équilibre. Il donne tout son sens au droit d'asile en ce qu'il l'encadre, le renforce et le sacralise, en ce qu'il rappelle qu'il est avant tout une protection qu'accorde l'État à des personnes faibles, des personnes qui doivent être mises en sécurité. C'est un refuge offert à des personnes qui fuient leur pays parce que c'est un théâtre de guerre ou parce que leur situation personnelle, leur opinion, leur ethnie, leur religion ou leur orientation sexuelle les met en danger. C'est l'essence du droit d'asile et il est bon de rappeler qu'il n'est pas un titre de séjour, un titre de circulation, un instrument juridique ou un outil dilatoire dans une procédure d'immigration.

Je ne reviendrai pas sur l'ensemble des éléments de ce texte ni sur tout ce que le groupe La République en Marche souhaite y apporter. En revanche, je veux rappeler, comme l'a fait la présidente Marielle de Sarnez, la nécessité d'une convergence européenne. Il serait erroné de penser qu'une politique d'asile cantonnée au seul territoire national soit possible.

Cela étant, je rejoins certains de nos collègues : il faut ouvrir le débat de l'immigration économique. Si l'asile est accordé à tous ceux qui doivent en bénéficier, qu'advient-il de tous les autres qui viennent de notre territoire ? Ils ne peuvent accéder à une vie digne, à des conditions de vie dignes que notre pays doit pouvoir leur offrir – c'est le « mirage européen » dont on a parlé. Vous avez évoqué, monsieur le ministre d'État, le « passeport talent », les étudiants et les chercheurs. Mais il nous faut des moyens juridiques, financiers, politiques, diplomatiques qui soient dignes de notre tradition historique d'accueil pour lutter contre ce déclassement par lequel sont doublement sanctionnés ceux qui quittent leur foyer sans être en mesure d'en construire un autre ici. Ma question est donc simple : quels moyens mobiliserez-vous pour atteindre cet objectif que nous partageons tous ?

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