Intervention de Claire Landais

Réunion du jeudi 5 avril 2018 à 15h00
Commission d'enquête sur la sûreté et la sécurité des installations nucléaires

Claire Landais, secrétaire générale de la défense et de la sécurité nationale :

Des caméras de vidéosurveillance sont installées et l'arrêt des véhicules est interdit dans un rayon de cinq kilomètres autour des centrales : ces deux mesures ont été récemment ajoutées à l'arsenal législatif et réglementaire.

J'ajouterai que les capteurs des services de renseignement ne sont pas braqués sur Greenpeace, mais plutôt sur les terroristes. Cela peut expliquer qu'un groupe de trois personnes liées à des mouvances terroristes soit plus vite repéré qu'une quinzaine de militants de Greenpeace. L'orientation des capteurs de renseignement est donc un facteur à prendre en compte.

Des mesures physiques de surveillance peuvent aussi être prises, comme l'orientation de caméras, non plus vers l'intérieur, mais vers l'extérieur et vers la voie publique. Un renforcement des enceintes les rendrait également plus tôt détectrices qu'elles ne le sont aujourd'hui.

Vous dites que le choix n'est pas binaire entre renoncer à une barrière infranchissable et tirer. Tout ce qu'il y a de sûr, c'est que personne n'a envie que les pelotons spécialisés de protection de la gendarmerie (PSPG) élargissent leur palette d'outils à des armes à létalité réduite, et se mettent à tirer au flash-ball, par exemple. Ils n'ont pas été formés à cela ; ils sont formés à lutter contre des terroristes, non contre des gens qui ne sont pas des spécialement malveillants et qui se considèrent comme des lanceurs d'alerte.

J'en viens à l'échange d'information international : les services de renseignement ont des contacts à tous les niveaux. Sans avoir accès aux fichiers étrangers, nous en apprenons ainsi beaucoup sur certains sous-traitants. Au niveau du ministère de l'intérieur et du ministère de la transition écologique et solidaire (MTES), il y a aussi des échanges internationaux. Nous passons en tout cas beaucoup de temps dans ces échanges. M. Bolot participait encore hier à une réunion, qui avait pour objet le traitement en commun de crises internationales avec des partenaires de pays limitrophes. Une crise ne s'arrête pas, en effet, aux limites du département, encore moins aux frontières nationales.

Ainsi, le plan établi en 2014 pour réagir face à un accident nucléaire majeur est public et a été traduit en anglais. Il fait référence aujourd'hui et nous en discutons avec nos partenaires internationaux. Ce sont autant d'informations que nous partageons avec eux.

L'habilitation de certains membres de l'OPECST nous ramène à au problème du secret défense : peut-être y a-t-il de possibles pistes de réflexion, mais, en l'état actuel de la législation, il n'est pas possible de l'envisager : les informations concernées sont protégées par le secret défense.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.