Intervention de Barbara Pompili

Réunion du mercredi 11 avril 2018 à 11h05
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBarbara Pompili, présidente :

Nous avons le plaisir d'accueillir M. Thierry Dallard, dont la nomination est envisagée aux fonctions de président du directoire de la Société du Grand Paris, la SGP.

Je vous rappelle que cette procédure est prévue par l'article 8 de la loi du 3 juin 2010 relative au Grand Paris, qui prévoit que le président du directoire de la SGP est nommé par décret, après qu'il a été entendu par les commissions permanentes compétentes de l'Assemblée nationale et du Sénat. M. Thierry Dallard a été entendu hier par nos collègues du Sénat.

Monsieur Thierry Dallard, nous sommes ravis de vous accueillir à notre tour. Vous êtes proposé pour exercer une fonction de responsabilité à la tête d'un établissement public dont la mission est particulièrement complexe et lourde, puisqu'il s'agit de réaliser pas moins de 200 kilomètres de lignes nouvelles de métro, et 68 gares à l'horizon 2030.

Votre proposition de nomination intervient à un moment délicat dans la conduite du projet de Grand Paris Express. Vous le savez, la Cour des comptes en a dressé un constat sévère, dans un rapport datant de décembre 2017.

Elle s'est tout d'abord inquiétée de la dérive des coûts du projet, qu'elle a estimés à près de 38,5 milliards d'euros en y incluant les contributions de la SGP à d'autres projets d'infrastructure que le seul Grand Paris Express – le coût total estimé du projet était, initialement, de 19 milliards d'euros en 2010.

La Cour s'est aussi alarmée de la trajectoire financière de la SGP, qu'elle a estimée non maîtrisée du fait d'un recours massif à l'emprunt, ce qui l'a conduite à s'interroger sur la capacité de la Société du Grand Paris à amortir sa dette.

La gouvernance de l'établissement a également fait l'objet de critiques, en raison de l'insuffisant contrôle du directoire par le conseil de surveillance et les tutelles.

Enfin, la conduite du projet a suscité des réserves : la Cour s'est interrogée sur les calendriers de réalisation qu'elle a jugés « de moins en moins réalistes », ainsi que sur la capacité de la SGP à contrôler l'ensemble de ses prestataires.

Depuis, le Premier ministre et la ministre des transports ont annoncé un nouveau phasage du projet qui pourrait desserrer une part de la contrainte. Mais les défis à relever restent nombreux, en particulier avec l'échéance des Jeux olympiques de 2024 qui s'impose à l'établissement pour la réalisation de certaines infrastructures jugées prioritaires.

Monsieur Dallard, quelle est votre appréciation sur la situation de la SGP, décrite par la Cour des comptes ? Envisagez-vous une réforme du mode de gouvernance de la SGP dans les fonctions qui seront les vôtres ?

Les questions d'ordre financier sont évidemment essentielles, mais le projet du Grand Paris Express est, avant toute chose, un projet majeur d'aménagement du territoire. Quelle est votre appréciation sur le projet lui-même et comment associerez-vous à sa réalisation les représentants des territoires concernés ?

Plus largement, pourriez-vous nous indiquer ce que seront les priorités de votre action à la tête de l'établissement et comment vous concevez ses relations avec les diverses parties prenantes ?

Monsieur Dallard, je vous donne la parole.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.