Intervention de Général Philippe Adam

Réunion du jeudi 17 mai 2018 à 9h00
Commission d'enquête sur la sûreté et la sécurité des installations nucléaires

Général Philippe Adam :

Sur la vulnérabilité technique, j'ai déjà répondu : je ne sais pas exactement dire quel serait l'effet de l'impact d'un avion sur une centrale. Aujourd'hui, les centrales ne disposent pas en propre de dispositifs particuliers, si ce n'est de leur défense passive destinée à se prémunir contre le risque.

Si nous pensons que le risque qu'un avion s'écrase sur une centrale est extrêmement élevé, nous préviendrons les responsables de la centrale en question, pour qu'ils prennent des mesures permettant de mettre globalement la centrale en sécurité, ou en tout cas d'atténuer les conséquences qui serait liées à l'écrasement. Pour le reste, tout le monde sait où sont les centrales, elles ne sont pas faciles à camoufler ; elles se voient même de très loin, puisque les aéro-réfrigérants permettent de naviguer facilement à vue. Quand on côtoie une grosse colonne de fumée blanche, on sait de quelle centrale il s'agit ; cela permet de recaler sa navigation quand on s'est un peu perdu. Ce système est d'ailleurs souvent utilisé par nos amis de l'aviation légère qui aiment à se déplacer de gros points de repère à gros points de repère. Quand ils prennent une centrale nucléaire comme point tournant, évidemment, nous n'apprécions pas beaucoup, ni la centrale d'ailleurs.

La centrale reste vulnérable dans le sens où c'est une cible offerte. Permettez-moi un commentaire, sans rapport avec mes fonctions, sur l'appréciation que peuvent avoir les terroristes des dommages qu'ils seraient susceptibles de causer en touchant un site nucléaire ou de l'impact psychologique sur la population : pour eux, ce serait une réussite majeure. Cependant, nous n'avons pas d'indications selon lesquelles ils chercheraient à cibler particulièrement de tels sites. Ils veulent mener des actions, dont ils maximisent les effets mais en utilisant de préférence la presse et les réseaux sociaux. Ils ne cherchent pas à se compliquer la vie. Nous comptons un peu là-dessus.

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