Intervention de Sylvain Waserman

Séance en hémicycle du jeudi 24 mai 2018 à 9h30
Présence des parlementaires dans les organismes extérieurs au parlement — Présentation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSylvain Waserman, rapporteur de la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la République :

Monsieur le président, monsieur le secrétaire d'État chargé des relations avec le Parlement, monsieur le vice-président de la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la République, madame la rapporteure pour information de la délégation aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes, chers collègues, cette proposition de loi pourrait paraître technique, voire fastidieuse. En réalité, elle est singulière et symbolique.

Sa singularité provient d'abord de ses auteurs : le président de l'Assemblée nationale et les présidents de quatre groupes de notre assemblée. Mais elle est aussi singulière par son objet : elle traite de la façon dont l'Assemblée est représentée dans les organismes extérieurs.

Elle est aussi très symbolique, parce qu'elle s'inscrit dans la continuité de la loi pour un État au service d'une société de confiance. En effet, elle pose le principe que le Parlement, et personne d'autre, doit décider pour lui-même de ses représentations. Je rappelle également que nous avons décidé collectivement, dans la loi pour un État au service d'une société de confiance, de supprimer toute indemnité complémentaire que les députés pouvaient percevoir de ses organismes. Ce choix nous honore.

Il s'agit de la première étape de la rationalisation de nos représentations extérieures. Cette proposition de loi comporte des articles symboliques sur lesquels j'aimerais revenir. Le premier point concerne la parité. Avec Mme la rapporteure du rapport d'information de la délégation aux droits des femmes – DDF – , nous pouvons collectivement saluer l'inscription dans ce texte de l'exigence de parité, de la façon la plus nette et la plus claire possible. C'est un progrès décisif, et je tiens à souligner la qualité des travaux menés avec la DDF, qui ont permis d'aboutir à ce texte.

Le deuxième point concerne le pluralisme. En commission, le groupe de la Nouvelle Gauche et celui de La France insoumise ont souligné que le principe de pluralisme était certes reconnu par le règlement intérieur de l'assemblée, mais ils ont proposé de le consacrer dans le texte de loi. Même si la rédaction des amendements proposés n'était pas compatible avec le règlement intérieur, nous avons collectivement choisi une formulation assez consensuelle permettant d'inscrire ce principe dans le texte, et nous devons nous en féliciter.

Deux principes ont régi nos travaux. Premièrement, la création de nouveaux organismes dépendra des textes thématiques que nous aurons à traiter. Nous n'avons pas réfléchi à la possibilité de créer de nouvelles représentations, et nous avons procédé à un premier tri. Les auteurs de la proposition de loi ont veillé à mettre de l'ordre dans un système pour le moins hétérogène. Certains des organismes relevaient de décrets, d'autres de la loi. Certains ne précisaient pas les conditions de représentation du Parlement. Nous avons choisi de hisser au niveau législatif et d'harmoniser notre réglementation.

Les 116 organismes concernés disposent de fondements juridiques différents : 33 ont aujourd'hui un fondement exclusivement réglementaire, et ils seront inscrits dans la présente proposition de loi ; 34 disposaient déjà d'un fondement législatif, mais nous allons y ancrer la présence des parlementaires ; pour 43 d'entre eux, des précisions quant aux modalités de désignation étaient nécessaires ; 6 organismes étaient inscrits dans la loi, mais n'étaient plus actifs. Enfin, 15 organismes étaient prévus par des dispositions réglementaires, mais nous avons choisi de ne pas les inscrire dans la loi, car ils sont peu actifs.

La commission des lois a procédé à plusieurs ajustements. Elle a notamment supprimé la mention des tutelles ministérielles pour ne pas introduire trop de rigidité dans l'organisation des différents ministères. Monsieur le secrétaire d'État, de même que nous revendiquons la liberté de décider pour nous-mêmes de la représentation des parlementaires, nous avons évidemment insisté sur votre liberté de choisir les ministères de rattachement.

Il s'agit donc d'une première étape permettant de rationaliser, et de rendre efficace et transparente la représentation de l'Assemblée nationale et du Sénat dans le monde extérieur. Un amendement, qui ne mérite probablement pas d'être introduit dans la loi, porte sur l'exigence de transparence par rapport à l'ensemble des citoyens : il est utile de rendre explicites la représentation du Parlement dans les différentes instances et les conditions de désignation. Cette étape en appellera probablement d'autres, car inscrire dans la loi des organismes qui vivent, meurent et fusionnent, implique une revue régulière permettant d'ajuster leur nombre et les représentations, dans le cadre de lois thématiques ou de textes comme celui-ci.

Nous reviendrons en détail sur chacun des amendements proposés. Cette proposition de loi comporte soixante-dix-huit articles. J'aurai le plaisir d'essayer d'en représenter dignement les auteurs dans ces débats.

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