Intervention de Christian Jacob

Séance en hémicycle du jeudi 24 mai 2018 à 21h30
Équilibre dans le secteur agricole et alimentaire — Article 8

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristian Jacob :

Nous pouvons nous écouter et échanger sur le fond, sans se contenter d'aboyer comme vous le faites, monsieur Besson-Moreau. Si vous voulez contester mes propositions, prenez la parole, et nous en discuterons tranquillement !

S'agissant de la question de la sortie des coopératives, personne n'y est prisonnier ! C'est simplement qu'il y a besoin d'un engagement minimal de durée. Tout l'intérêt du système des parts sociales, c'est d'offrir à la coopérative une capacité d'autofinancement, permettant de lever des emprunts et d'investir. Cet argent existe dans le bilan, comme l'a dit Antoine Herth : cela fait partie des capitaux propres de l'agriculteur ; lorsque celui-ci a besoin d'un emprunt, il dispose des capitaux propres figurant sur son bilan. Cet argent existe bel et bien, mais il faut l'inscrire dans la durée. Dans un système où l'on peut entrer et sortir comme on veut, il n'y a plus de solidarité ni de visibilité à cinq ou dix ans. Or tel est l'intérêt de l'engagement dans le système coopératif, dont je n'ai pas trouvé mention dans vos différentes interventions.

Quant à la taille des coopératives, question qui a été abordée à plusieurs reprises, il y a quatre grands groupes de grande distribution, face auxquels on a besoin de concentrer l'offre et de peser sur les marchés. Il est heureux qu'existent des coopératives de grande taille pour peser sur les marchés de production de masse et d'autres de petite taille qui travaillent plutôt dans la proximité. Le débat n'est donc pas entre les grandes et les petites coopératives, parce que nous avons besoin de ces deux outils.

Le véritable problème n'est pas, comme plusieurs l'ont dit, de pouvoir sortir des coopératives. Personne n'est obligé d'y entrer ! On n'est pas coopérateur par obligation, mais par choix ; sinon on choisit le système privé. Dieu merci, il reste encore, en France, la liberté de choisir !

Pour conclure, monsieur le ministre, je vous conseille une nouvelle fois d'aller lire le compte rendu de votre première intervention, qui nous a fait peur. Elle était tout droit sortie des fiches qu'on vous avait préparées. Nous préférons que vous parliez à coeur ouvert, comme vous l'avez fait tout à l'heure, plutôt que de vous en tenir à vos fiches. Or les ordonnances seront préparées sur la base des fiches que vous avez lues.

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