Intervention de M'jid El Guerrab

Séance en hémicycle du jeudi 31 mai 2018 à 9h30
Évolution du logement de l'aménagement et du numérique — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaM'jid El Guerrab :

Le projet de loi ELAN propose, d'une part, de construire plus de logements sociaux dans le secteur HLM, ce qui nécessite une convergence de tous les acteurs.

Rappelons, à cet égard, le rôle déterminant de la Caisse des dépôts et consignations – CDC – , premier financeur du logement social dans notre pays. L'an dernier, les prêts sur fonds d'épargne ont permis de financer la construction ou l'acquisition de 109 500 nouveaux logements sociaux. Un logement neuf sur trois construit en France est un logement social financé par la Caisse. Comme l'indique Olivier Mareuse, patron du fonds d'épargne, le livret A n'est pas de l'argent qui dort : il est prêté, à hauteur de 185 milliards d'euros, aux bailleurs sociaux pour financer la construction de logements sociaux et des projets portés par les collectivités locales.

Je plaide pour que la CDC joue un rôle accru dans l'intermédiation entre bailleurs et locataires. En cela, je soutiens François Jolivet, rapporteur spécial de la partie logement de la mission « Cohésion des territoires » dans le cadre du projet de loi de finances pour 2018, qui a déposé un amendement cosigné par plusieurs députés. J'espère, monsieur le ministre, monsieur le secrétaire d'État, que cet amendement sera adopté.

Soyons fiers de ce système unique dans le monde. Transformer de l'épargne liquide en finançant des projets de long terme, voilà une belle illustration du meilleur entre le public et le privé : financer l'intérêt général et, en même temps, être un investisseur institutionnel dans le domaine privé.

Le texte ELAN propose, d'autre part, de faciliter la vente de logements sociaux. À cet égard, ne cédons pas à la velléité spéculatrice de certains. Ne vendons pas ce qui coûte cher pour construire dans les banlieues, sous peine de retomber dans ce que nous avons appelé la « ghettoïsation ». Si je ne suis pas contre le principe de la vente, celle-ci doit d'abord se faire en faveur des personnes qui y vivent et aider les plus modestes à acquérir un logement, même au centre de Paris. Sinon, nous procéderions à une forme d'éviction des plus pauvres vers les banlieues. Nous devons au contraire favoriser la mixité sociale et générationnelle, ainsi qu'une meilleure intégration des personnes handicapées ou en perte d'autonomie. J'ai d'ailleurs déposé plusieurs amendements en ce sens et j'espère qu'ils seront adoptés.

Pour finir, je citerai encore une fois Michel Serres : « celui qui n'a jamais été pris dans les bras de quelqu'un n'a jamais habité ». Monsieur le ministre, cher Jacques, le Cantalou de naissance que je suis vous dit : habitons ensemble ces quelques jours et ces quelques nuits !

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