Intervention de Stéphane Peu

Séance en hémicycle du vendredi 1er juin 2018 à 15h00
Évolution du logement de l'aménagement et du numérique — Article 15

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaStéphane Peu :

Je suis l'élu d'un territoire où l'importance du patrimoine et le rôle des architectes des Bâtiments de France ne sont plus à démontrer. Je n'idéalise pas les relations avec eux, qui peuvent être compliquées, avec leur lot d'incompréhensions et même de recours.

Je ne sais pas ce que Stéphane Bern, chargé du patrimoine par le Président de la République, pense de cet article.

Mais je sais bien ce que la France doit à André Malraux et aux architectes des Bâtiments de France, dans un pays au patrimoine si riche, en ville comme à la campagne. Grâce aux lois Malraux, la France a changé de visage ; son patrimoine a été réhabilité et remis au centre de notre politique culturelle. Le rôle même des architectes des Bâtiments de France est d'être parfois des empêcheurs de tourner en rond – mais c'est à ce prix que nous avons pu préserver notre patrimoine, et empêcher que, sous prétexte d'aller vite ou d'aller à l'économie, on ne sacrifie ou on ne maltraite des trésors séculaires.

Cet amendement propose donc de supprimer les alinéas 9 à 18 de l'article 15, qui rendent l'avis des architectes des Bâtiments de France seulement consultatif dans plusieurs cas. Ce n'est pas comme cela que nous construirons plus vite et mieux, et nous risquons de reproduire des erreurs urbaines et architecturales qui nous ont coûté cher, et de sacrifier un patrimoine qui mérite d'être respecté, même dans un département récent comme la Seine-Saint-Denis – et peut-être même là plus encore qu'ailleurs.

Je préfère donc qu'un débat contradictoire, voire conflictuel, mais fécond, se noue avec les architectes des Bâtiments de France, plutôt que de les voir renvoyés à un statut d'observateurs impuissants des constructions. Ce que vous nous proposez constitue une régression par rapport aux lois Malraux.

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