Intervention de Yvon Laurent

Réunion du jeudi 17 mai 2018 à 10h15
Commission d'enquête sur la sûreté et la sécurité des installations nucléaires

Yvon Laurent, membre de l'association Ma zone contrôlée :

Les chiffres le prouvent, mais je m'appuierai sur mon expérience.

Il existe différentes catégories d'arrêts de tranche : les arrêts pour simple rechargement, les visites partielles, les visites décennales. Par expérience, dans les années 1980-1990, un simple arrêt de tranche durait deux mois, voire deux mois et demi. Actuellement, la centrale de Civaux fait l'objet d'une visite partielle. Un mois ou deux mois avant le début de l'arrêt, nous nous réunissons avec EDF et les salariés relevant de la PGAC. On nous parle chiffres et durée. Tout est prévu. La visite partielle ne doit pas dépasser 64 jours. D'entrée, la pression est mise.

Je réalise des arrêts de tranche depuis 1985. Heureusement, les procédures ont évolué. Nous n'attendions pas qu'une pièce soit abîmée ou qu'elle ait dépassé ses délais de fonctionnement pour la changer. Nous anticipions. C'est l'aspect positif du nucléaire. On ne casse pas, le nucléaire est une entreprise très sérieuse. Tous les systèmes, machines et appareils étaient doublés, assurant la fiabilité. Auparavant, on ouvrait beaucoup de circuits, de vannes, de clapets. On se fondait sur des estimations : une vanne susceptible de durer deux ans était changée au bout d'un an et demi. Voilà pour la maintenance préventive.

Dans les années 1980-1990, on engageait des chantiers en permanence, on installait des aspirateurs déprimogènes, des sas, des échafaudages. Cela engendrait une forte activité et nous ingérions beaucoup de doses. EDF a simplifié ses procédures. C'est ainsi que si nous ouvrons un circuit, une vanne ou un clapet du circuit primaire, nous n'organisons plus un sas confiné, nous installons un déprimogène, un gros aspirateur filtrant. Nous enfilons les équipements de protection individuelle adéquats et on travaille. Les évolutions ont raccourci la durée des heures de tranche. Nous faisions moins de prévention aujourd'hui.

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