Intervention de Marietta Karamanli

Réunion du jeudi 22 février 2018 à 10h10
Commission des affaires européennes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarietta Karamanli, référente :

Pour répondre à ceux qui s'inquiètent des divergences au sein de l'Union européenne ou d'un trop grand interventionnisme de la Commission européenne n'oublions pas que la politique de l'Union européenne est décidée par les États membres. Ce sont les États membres qui décident comment doit s'exprimer la solidarité en Europe et si elle peut prendre une forme uniquement pécuniaire pour certains. Le décalage constaté entre le Parlement européen et l'expression des parlementaires nationaux est certes préoccupant, mais nous en sommes tous un peu responsables et nous devons en tant qu'élus chercher à expliquer nos positions et à éclaircir les termes du débat. À ce titre, il me semble très important de bien distinguer ce qui relève du droit d'asile et ce qui relève de la politique migratoire.

Pour répondre à M. Chassaigne, je crois que les responsables politiques de l'Union européenne sont bien conscients des enjeux de long terme de la mobilité croissante des populations entre les deux rives de la Méditerranée, mais les opinions publiques exercent une forme de pression et c'est ainsi que le Conseil européen a pris des positions beaucoup plus défensives ou sécuritaires. Je partage tout à fait l'idée exprimée par plusieurs d'entre vous selon laquelle les questions migratoires occuperont encore beaucoup l'agenda européen et qu'il nous faut trouver des solutions pérennes pour organiser et réguler les flux, sans oublier de travailler avec les pays d'origine des migrations.

Quant à savoir si l'espace maritime français est bien protégé, je dois dire que je connais le rôle important joué par la Préfecture maritime de Toulon qui dispose d'un PC de sécurité très bien outillé en moyens de surveillance de longue portée. De plus, je peux témoigner pour avoir travaillé sur l'évolution du statut de l'Agence Frontex, que les moyens de coordination en mer entre les différents intervenants militaires, les professionnels de Sophia et les gardes-frontières coordonnés par Frontex, ont fait de réels progrès ces dernières années

Je voudrais conclure en disant que nous serons confrontés dans les prochains mois à des négociations difficiles pour rénover le droit d'asile dans le cadre européen, car le projet de règlement dit de « Dublin IV » reste fidèle au principe selon lequel ce sont les pays de première entrée des migrants qui doivent instruire les demandes d'asile, ce qui conduit à faire porter sur quelques pays une charge disproportionnée. Au cours de ces négociations, nous serons bien contraints de redéfinir quel type de solidarité nous voulons mettre en oeuvre.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.