Intervention de Bruno Gollnisch

Réunion du jeudi 22 février 2018 à 10h10
Commission des affaires européennes

Bruno Gollnisch, parlementaire européen :

Lorsque le général de Gaulle a décidé de quitter le commandement intégré de l'OTAN en 1966, j'étais jeune mais je m'en souviens, j'étais choqué. En effet, à l'époque, il y avait une puissance totalitaire à l'Est alignant 6 000 chars à 1 000 kilomètres de Strasbourg et entretenant un communisme international très agressif en Indochine et ailleurs.

S'agissant de la proposition de résolution, je me pose des questions sur le point 13. Est-il possible de marier la carpe et le lapin ? Comme les rapporteurs l'ont très bien exposé, l'Union soviétique a disparu. Le Pacte de Varsovie a été dissous. L'Europe orientale a été libérée et la Russie s'est même retirée de l'Asie centrale, voire du Caucase. Reste le problème de l'Ukraine qui est un problème complexe, très particulier compte tenu de ce qu'est l'Ukraine dans le monde slave. L'unique réponse à ce retrait de la Russie a été l'expansion de l'OTAN mais à quoi, dans ce contexte, peut bien servir l'OTAN ? Le Budget militaire des États-Unis est près de 10 fois supérieur à celui de la Russie. Est-ce la Russie qui a attaqué l'Irak, en violation des résolutions de l'ONU, et créé le chaos au Moyen-Orient ? Est-ce la Russie qui, à travers le système Echelon, espionne ses alliés, y compris les communications privées de nos dirigeants ? Est-ce la Russie qui rackette les banques françaises sur la base d'une loi extraterritoriale contre l'Iran ? Ce n'est évidemment pas la Russie, mais nos alliés américains.

Je crois donc qu'il faut choisir aujourd'hui car le monde a changé. Ou bien on veut une défense européenne et on peut en discute,r mais elle ne peut pas exister à travers un mécanisme qui, à mon sens, n'a d'autre utilité aujourd'hui que d'imposer l'alignement de notre politique stratégique sur les États-Unis.

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