Intervention de Caroline Fiat

Réunion du mardi 29 mai 2018 à 21h30
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCaroline Fiat :

J'ai déjà dit combien il était important d'étendre le champ de la formation professionnelle à d'autres aspects que la simple requalification du travailleur en salarié rentable. En effet, la formation professionnelle devrait pouvoir embrasser les formations relatives à l'économie et à la gestion de l'entreprise, comme c'est le cas dans la loi. Comment sont calculées les marges de l'entreprise ? Qui décide de ses grandes orientations ? Quels sont les droits des travailleurs ? Comment sont distribués les bénéfices ? Que se passe-t-il en cas de faillite ? Comment envisager le futur et adapter l'entreprise aux changements en cours ? Autant de questions auxquelles le travailleur a encore le droit de chercher des réponses à l'occasion d'une formation, mais plus pour longtemps.

Si ce texte est adopté en l'état, l'intérêt de se poser ces questions sera réduit à néant. Les travailleurs qui n'auront pas bénéficié d'une formation initiale en la matière devront se comporter comme de bons petits soldats obéissant à la direction. Nous ne voulons pas de ce big bang ! Nous ne voulons pas créer les conditions du burn-out au travail faute d'avoir créé celles de l'émancipation ! Nous voulons au contraire que les travailleurs puissent apprivoiser l'environnement dans lequel ils travaillent et qu'ils puissent, s'ils le souhaitent, se former à la macroéconomie et améliorer leur culture économique. Nous voulons qu'ils puissent analyser, critiquer, argumenter, s'impliquer dans la vie de leur entreprise, qu'ils puissent saisir dans quel écosystème global ils se trouvent pour ne pas être victimes de son fonctionnement actuel et de ses évolutions. Nous voulons tout simplement que les travailleurs puissent choisir des formations permettant leur épanouissement et leur compréhension des enjeux auxquels ils sont confrontés.

Nombreux sont ceux ici qui, j'en suis sûre, souhaitent le renforcement d'un dialogue concret dans l'entreprise, s'appuyant sur des arguments de part et d'autre pour améliorer les conditions de travail et la vie de l'entreprise. Il ne fait donc aucun doute que cet amendement sera retenu !

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