Intervention de Florence Parly

Réunion du jeudi 8 mars 2018 à 14h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

Florence Parly, ministre des Armées :

S'agissant de la présence des femmes dans la marine, il serait très intéressant qu'à l'issue de la patrouille à laquelle participent quatre officiers féminins, nous procédions à un retour d'expérience afin d'étudier la manière dont cette expérimentation s'est déroulée – et je ne doute pas qu'elle se déroule très bien. Cependant, pour l'avenir, il convient tout de même de distinguer les SNLE et les sous-marins nucléaires d'attaque (SNA). En effet, il suffit d'avoir visité les uns et les autres pour comprendre que si les SNLE peuvent faire l'objet d'adaptations permettant d'aménager une zone réservée aux femmes, de telles adaptations seraient beaucoup plus difficiles à réaliser dans les SNA, qui sont des engins extrêmement compacts où l'espace est compté. Du reste, il y a encore quinze ans, me rappelait-on, on y pratiquait ce que l'on appelle la « banette chaude » : personne n'avait sa propre couchette. S'agissant des SNLE, je suis très confiante : nous pourrons sans doute faire de cette expérimentation un mode de fonctionnement normal. Mais je doute que cela soit possible sur les SNA. Nous en reparlerons.

Il existe beaucoup d'indicateurs financiers de suivi de l'exécution budgétaire : sur le report de charges, les projets annuels de performance… Je suis évidemment tout à fait ouverte à ce que l'on fasse plus et mieux, et donc à ce que l'on envisage d'en ajouter de nouveaux. Le bilan de l'exécution de la LPM sera l'occasion de proposer des indicateurs financiers qui vous paraîtraient plus utiles que ceux qui existent déjà.

S'agissant de la montée en puissance des équipements, vous souhaiteriez que nous puissions détailler, année après année, la manière dont les livraisons sont prévues. Je veux bien être aussi précise que possible mais, en ce qui concerne les étapes annuelles, je suis moi-même confrontée à quelques incertitudes. Lorsqu'on dit, par exemple, que tel type de matériel devra avoir été déployé d'ici à 2021 ou 2022, nous disposons d'une toute petite marge d'appréciation sur la montée en puissance année après année. Si je vous donne un échéancier prévisionnel et que je ne suis pas au rendez-vous année après année mais que la cible est atteinte, que direz-vous ? Donc, j'hésite.

Quant au rapport Chabert, je suis désolée que vous n'ayez pas pu rencontrer son auteur. Quoi qu'il en soit, ce rapport devait m'être remis personnellement, de sorte que son auteur a usé d'une liberté de ton et d'écriture qu'il n'aurait sans doute pas employée s'il avait su qu'il devait être partagé. Je ne souhaite donc pas m'engager à vous le transmettre. En revanche, je m'engage à inviter M. Chabert à vous rencontrer.

En ce qui concerne le Pacte Défense PME, je comprends très bien la préoccupation du Comité Richelieu. Ce pacte est très important pour nous, car les PME jouent un rôle-clé dans la base industrielle et technologique de défense, à laquelle près de 4 000 d'entre elles participent très directement. Elles bénéficient d'un programme de financement rapide qui a, je crois, joué un rôle très efficace. Quant à l'évocation de ce pacte dans le rapport annexé, je n'y vois aucun inconvénient. Ce rapport n'a pas vocation à être exhaustif : il ne peut pas l'être. Libre à vous de l'amender, donc : je ne m'opposerai évidemment pas à ce que vous y fassiez des ajouts, puisque nous travaillons très bien dans le cadre du Pacte Défense PME et que nous cherchons à améliorer autant que possible nos relations avec ces entreprises, dont l'apport, important pour le tissu économique et industriel français dans son ensemble, est décisif pour notre base industrielle et de défense.

Enfin, en ce qui concerne le Liban, la participation de la France à la FINUL reste inchangée et nos 650 militaires participent fortement à la crédibilité opérationnelle de cette force. Comme je l'ai déjà indiqué dans mon propos introductif, nous sommes très attentifs aux effets de bord qui pourraient se produire en raison de la situation qui prévaut en Syrie. Nous sommes pleinement engagés dans la préparation de la conférence dite de Rome 2, qui va permettre de déterminer la contribution de la France au soutien des Forces armées libanaises.

Avant la tenue de cette conférence, je ne peux pas vous donner les détails de notre contribution. Sachez qu'elle sera très substantielle et que les cessions d'équipements – très attendus par les armées libanaises – vont atteindre 14 millions d'euros, ce qui représente plus des deux tiers de nos cessions annuelles à tous les pays qui en sont bénéficiaires. C'est une illustration de notre engagement aux côtés de nos partenaires libanais.

Ce soir, je reçois mon homologue libanais avec lequel j'aurai l'occasion d'évoquer largement ces sujets. Quant au Premier ministre libanais, il s'est récemment rendu en Arabie saoudite et il en est revenu très content, ce qui avait été loin d'être le cas lors de sa précédente visite puisque nous avions finalement contribué à lui permettre de revenir dans son pays. Il semble que l'Arabie saoudite sera elle-même présente à la conférence de Rome 2. D'après ce que nous savons, le Premier ministre libanais pense que l'Arabie saoudite devrait contribuer au soutien des forces armées libanaises. Si c'est le cas, ce sera le signe que la page aura vraiment été tournée, ce dont nous ne pouvons que nous réjouir. Nous n'en sommes pas encore tout à fait là. Attendons le 15 mars.

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