Intervention de Jean-Michel Blanquer

Réunion du mercredi 6 juin 2018 à 18h00
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Jean-Michel Blanquer, ministre de l'éducation nationale :

Je profite de l'occasion qui m'est donnée ici pour dire que la coopération avec ma collègue est très étroite et que la question du sport scolaire doit évidemment progresser dans la perspective des Jeux olympiques de 2024. Même si les JO sont un événement ponctuel, les effets structurels en amont et en aval sont bien évidemment recherchés : j'ai donc répondu présent à chaque fois que la ministre a cherché à créer ces effets structurels en amont du système, en l'occurrence dans le système éducatif. Nous venons par exemple de signer ensemble une convention avec la Fédération française de football, qui est le parfait reflet de cette dynamique.

Mme Calvez m'a interrogé sur les indicateurs de coût par élève. Effectivement, une partie seulement des indicateurs est remplie, ce qui m'inspire plusieurs réflexions et un engagement. D'abord, je ressens clairement le besoin de parvenir à une nouvelle étape de l'application de la LOLF, dont un certain nombre de dispositions sont devenues un peu formelles pour ce qui touche à manière dont les documents sont remplis. Nous devons nous attacher à une forme d'authenticité des indicateurs : il est donc souhaitable, comme l'a demandé Mme Rubin, que la maîtrise du socle en fin de CE2, en sixième et en troisième fasse l'objet d'évaluations correctes. Celles que nous sommes en train de lancer au début du CP, du CE1 et de la sixième nous permettront déjà de progresser dans ce sens et de mieux renseigner la représentation nationale sur le niveau réel des élèves : rappelons qu'elles sont beaucoup plus « objectivantes » que ne le sont les indicateurs LOLF qui agrègent des évaluations réalisées à l'échelle de chaque établissement et selon des modalités assez variables d'un établissement à l'autre et d'un élève à l'autre.

En termes d'authenticité et de fiabilité, nous effectuons un travail avec le Conseil scientifique de l'éducation nationale pour élaborer de nouvelles évaluations, et je suis tout à fait favorable à la mise au point d'évaluations supplémentaires qui viendraient coïncider avec celles que le législateur avait prévues pour évaluer l'acquisition du socle commun. Il peut se poser parfois des enjeux d'acceptabilité : ces propositions viennent des différents partis du spectre politique, et à chaque fois que l'on propose une évaluation supplémentaire, il m'arrive d'entendre des protestations… Je serais ravi si le sujet faisait consensus. Quoi qu'il en soit, nous sommes clairement engagés dans cette recherche de qualité et d'authenticité des évaluations, ce qui garantira, entre autres vertus, un retour d'information beaucoup plus fiable pour la représentation nationale ; les deux ou trois prochaines années devraient être l'occasion de progresser dans ce domaine.

La question du coût par élève peut s'inscrire dans ce cadre : si nous avons une idée tout à fait précise du coût par élève à l'échelle nationale, c'est beaucoup moins le cas à un niveau plus local. Cela pourrait peut-être, du reste, donner lieu à des surprises : le coût par élève n'est pas toujours celui que l'on croit – nous y reviendrons. Sans oublier que, lorsqu'on parle de coût par élève, il faut distinguer les coûts d'investissement, les coûts liés aux ressources humaines, etc., ce qui peut donner lieu à des écarts significatifs. Nous pourrions, c'est vrai, devenir plus précis sur ces questions, mais nous avons tout de même de premiers éléments.

Monsieur Cordier, vous avez rappelé que la Cour des comptes avait indiqué qu'avec un objectif de 150 000 jeunes en service civique, ce sont 530 millions d'euros qui seraient nécessaires. Vous avez dit que 390 millions d'euros avaient été budgétisés en 2017, ce qui nous avait obligés à faire ce décret d'avance au mois de juillet, et indiqué que nous avions inscrit 447 millions d'euros en 2018. Votre interrogation est normale ; j'ai commencé à y répondre tout à l'heure en disant qu'il était difficile d'être certain qu'il y aurait 150 000 jeunes en service civique en fin d'année. Mais il est exact que, dans la mesure où 150 000 est le plafond que nous nous fixons sur un plan pluriannuel, autrement dit pour après 2018, le budget sera déjà plus sincère en 2018, et que la « sincérité stabilisée », si je puis dire, sera encore plus forte en 2019. Mais à l'heure où je vous parle, l'objectif de rester dans l'enveloppe de 447 millions d'euros est possible et sera lié au moment du recrutement des services civiques et à son ampleur. En tout cas, nous restons volontaristes sur ces recrutements, car ils sous-tendent de nombreux objectifs.

Madame El Haïry, je suis d'accord avec vous quand vous êtes d'accord avec le COJ sur la question de la clause d'impact… (Sourires.)

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