Intervention de Gérard Collomb

Réunion du mardi 5 juin 2018 à 21h00
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Gérard Collomb, ministre d'État, ministre de l'intérieur :

Nous avons effectivement eu à faire face à une série de feux de forêt particulièrement importante en 2017, puisque nous avons effectué 9 900 largages au cours de cette année. Nous avions annulé des crédits pour acheter un Dash d'occasion à 40 millions d'euros, mais nous avons finalement décidé d'abandonner cet achat et de commander à la place six avions multirôle Dash – neufs – pour un coût de près de 380 millions d'euros.

Le marché a été signé et la livraison du premier appareil aura lieu dès le premier semestre 2019, ce qui permettra son engagement immédiat dans la saison des feux de forêt ; les cinq autres avions seront livrés au rythme d'un par an jusqu'en 2022, au fur et à mesure du retrait de service des Tracker vieillissants. Les Dash auront une capacité de largage de 10 tonnes contre 3,5 tonnes pour les Tracker, et pourront aussi transporter du fret, des passagers, et même des blessés – c'est l'expérience de l'épisode cyclonique qui nous a montré la nécessité de disposer de cette flotte.

La dotation de soutien aux investissements structurants des services d'incendie et de secours (DSIS) a vu ses crédits, initialement fixés à 25 millions d'euros, subir une annulation de crédits de 10 millions d'euros au cours de l'été 2017 – qui n'empêchera pas les engagements pris auprès des SDIS d'être honorés. Je rappelle qu'à partir de 2018, la DSIS va financer le projet NEXSIS, le futur système d'information centralisé des SDIS, qui permettra de communiquer entre le niveau central et l'ensemble des SDIS, en particulier ceux du sud de la France, mais également ceux susceptibles de venir en renfort en cas de difficulté.

S'agissant de l'état d'avancement d'ANTARES, l'utilisation de ce service par les SDIS est engagée depuis 2007. La réalisation par l'État des infrastructures nécessaires s'est achevée en 2010. Le service ANTARES est désormais disponible dans tous les départements métropolitains même si aucun d'entre eux n'est couvert dans sa totalité. Il est vrai qu'il est encore impossible d'utiliser ce service dans certains endroits.

ANTARES ne sera pas déployé sur la flotte d'aéronefs de la sécurité civile pour des raisons opérationnelles, techniques et de sécurité. Les raisons opérationnelles tiennent au fait que toutes les équipes au sol n'ont pas vocation à entrer en contact avec les aéronefs en vol ; les raisons de sécurité, au fait que les aéronefs sont déjà dotés de plusieurs systèmes radio distincts. Les raisons techniques, enfin, tiennent au fait que le réseau ANTARES n'a pas été conçu pour porter des transmissions aéronautiques. La flotte des hélicoptères EC145 sera quant à elle équipée d'ANTARES, les hélicoptères pouvant travailler en direct avec les opérateurs au sol, ce que ne font pas les autres avions.

Monsieur Ciotti, je rappelle que les Dash volent quatre fois plus vite que les Trackers et qu'ils emportent trois fois plus d'eau ou de produits retardants.

M'étant rendu il y a quinze jours sur la base de Nîmes, j'ai pu voir combien elle était performante. Il fut extraordinaire d'y voir l'ensemble des forces alignées et la rapidité du système de remplissage d'eau. Le fait que les forces soient regroupées sur une seule base et non pas dispersées sur tout le territoire les rend plus efficaces. Chacun veut sa base – et sans doute est-ce plutôt le député des Alpes-Maritimes que le rapporteur pour avis qui s'exprime ici. J'étais à Toulon la semaine dernière : de même que vous voulez une base à Cannes-Mandelieu, vos amis en veulent une près de chez eux. Nous ne pouvons pas multiplier les centres où sont concentrés nos avions. Mieux vaut avoir un centre efficace que plusieurs qui fonctionnent mal. L'année dernière, notre système a montré son efficacité puisqu'alors que nos amis portugais ont enregistré des pertes extrêmement importantes, nous avons fait face à l'ensemble des départs de feu malgré leur intensité – un toutes les cinq minutes à certaines périodes, à la fois dans le Sud et en Corse –, et n'avons heureusement pas eu de pertes humaines.

Pour financer nos interventions lors de l'épisode des feux de forêts et de celui des ouragans, nous avons ouvert des crédits nouveaux à hauteur de 34 millions d'euros. J'espère que ces épisodes ne se reproduiront pas cette année.

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