Intervention de Nathalie Bassire

Séance en hémicycle du mercredi 20 juin 2018 à 15h00
Questions au gouvernement — Eau potable à la réunion

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNathalie Bassire :

Ma question s'adresse à M. le ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire. L'Europe impose aux collectivités la potabilisation de l'eau sous peine de sanctions. Si louable soit-il, cet objectif me semble complètement déconnecté de la réalité du terrain, s'agissant de La Réunion.

En effet, la communauté d'agglomération du Sud a voté, à la fin de l'année 2017, un montant total de 239 millions d'euros d'investissements, dont 46 millions pour les stations de potabilisation. Oui, rendre l'eau potable a un coût élevé. Mais, à La Réunion, la moitié de l'eau pompée à la source est perdue dans des tuyaux abîmés et obsolètes avant d'arriver au robinet et une partie de ce qui reste est utilisée pour les besoins de l'agriculture, pour arroser les jardins et les espaces verts, ou pour les besoins domestiques.

Dans de telles circonstances, ne faut-il pas en priorité renouveler nos canalisations, plutôt que de dépenser de telles sommes pour gaspiller de l'eau rendue potable à grands frais ? Ce sont les usagers qui paient l'eau potable et, si depuis quelques années, leur consommation reste stable, leurs factures, elles, ne cessent de s'alourdir.

En août 2017, des actions pour une meilleure gestion de la ressource en eau ont été présentées, notamment celle de « poursuivre les investissements avec les collectivités pour accentuer la maintenance des réseaux, afin de réduire au maximum les fuites dans les canalisations ». Vous le comprendrez, je partage cet objectif. On ne peut pas accepter que des centaines de millions d'euros soient investies dans des stations de potabilisation avant que 100 % de nos canalisations soient renouvelées.

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