Intervention de Jean-François Hild

Réunion du jeudi 7 juin 2018 à 14h00
Commission d'enquête sur les maladies et pathologies professionnelles dans l'industrie risques chimiques, psychosociaux ou physiques et les moyens à déployer pour leur élimination

Jean-François Hild, animateur sécurité, secrétaire du CHSCT des Grands Bureaux ArcelorMittal Atlantique et Lorraine :

Chez nous, des dames triaient des feuilles de tôle en faisant toujours le même geste et arrivaient en fin de carrière avec des épaules en compote. Ces maladies sont reconnues, mais pour une dame qui assiste des malades et se blesse le dos à force de soulever des petits vieux, je pense qu'aucune maladie professionnelle ne sera déclarée, alors que c'est bien le fait de soulever des personnes de 80 ou 100 kilos, sans moyens adaptés, qui lui a ruiné le dos.

Ce que disent les psychologues qui s'intéressent au travail, c'est que, dans le temps, les gens vivaient bien leur métier, tandis qu'aujourd'hui ils le subissent. Or celui qui subit son métier va s'user beaucoup plus vite que celui qui le vit bien. Le tailleur de pierre qui tape sur des cailloux toute la journée, mais qui crée, va moins s'abîmer les articulations que celui qui subit son travail. Ce sont des choses qu'aujourd'hui on sait dire.

On sait qu'une petite moitié des cancers professionnels ne sont pas déclarés. Quelques cas de cancer du rein par exposition au trichloréthylène sont reconnus en France mais je pense qu'il y en a en réalité bien plus. Les médecins ne connaissent pas ou connaissent peu cette pathologie.

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