Intervention de Emmanuelle Ménard

Séance en hémicycle du mardi 26 juin 2018 à 15h00
État au service d'une société de confiance — Article 1er et annexe

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

Voilà un an que nous avons été élus députés, et un an que l'on nous assène le fameux : « en même temps », érigé en mode de gouvernement. Ce texte ne déroge pas à la règle, car il fait mine de réconcilier les opposés. À lui seul, il invente presque un tout nouveau concept : le « jacorondinisme ».

À l'heure où l'on nous parle d'une société de confiance et d'une administration plus proche des administrés, on l'éloigne au contraire de ces derniers. Il ne faut, en effet, pas être dupes : ce ne sont pas quelques voeux pieux qui réussiront à apaiser la crainte des Français. Ce n'est pas parce qu'on peut lire que la présente stratégie nationale va « vers une action publique modernisée, simplifiée, décentralisée et plus efficace » qu'elle s'y emploie réellement. Ce n'est pas non plus parce qu'elle déclare prendre en considération la diversité et la spécificité des territoires qu'elle le fait, car si, d'un côté, Emmanuel Macron et son gouvernement réclament une société de l'initiative et des acteurs de terrain de la politique de proximité pour les sujets du quotidien, ils mènent une politique très verticale.

Aujourd'hui, nous discutons de l'idée que le Gouvernement aimerait que l'on ait de l'administration, mais lorsqu'on regarde la politique d'ensemble menée par Emmanuel Macron, on s'interroge : toujours moins de pouvoirs pour les maires, toujours plus de transferts de compétences vers les établissements publics de coopération intercommunale – EPCI. Comment faire croire à une politique qui serait à l'écoute des diversités territoriales, lorsque vous voulez, par exemple, transformer les députés en parlementaires hors-sol, alors qu'ils sont censés être les antennes-relais de ce qui se passe sur le terrain ?

Le sentiment d'abandon des territoires est réel, et il serait temps d'arrêter de vouloir faire croire que Robespierre et La Rochejaquelein auraient pu se serrer la main.

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