Intervention de Emmanuelle Ménard

Séance en hémicycle du mardi 26 juin 2018 à 21h30
État au service d'une société de confiance — Article 19

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

Mon amendement vise à supprimer l'alinéa 3 de l'article. À titre d'exemple, la chambre départementale d'agriculture de l'Hérault, ce sont six lieux, six sites, six emplacements où les agriculteurs peuvent trouver un interlocuteur – et c'est une chance. Avec cette expérimentation, le Gouvernement souhaite qu'une partie du personnel de ces six sites départementaux, pourtant proches des agriculteurs, soient envoyés dans les deux seules chambres régionales d'agriculture. En clair, cela consiste à dire à nos agriculteurs et à nos viticulteurs que leurs interlocuteurs seront à Montpellier ou à Toulouse, fermez le ban !

Cette situation me paraît compliquée compte tenu de la diversité des cultures dans les treize départements que compte l'Occitanie. Les chambres régionales d'agriculture pourront-elles apporter des aides aussi rapidement et avec autant de précision que les chambres départementales le font aujourd'hui ? En outre, cette expérimentation va nuire à la représentation des agriculteurs dans les chambres d'agriculture. En effet, les élections organisées au sein des chambres régionales ne permettent la représentation que de deux listes ; dès lors, la variété des sensibilités des agriculteurs ne sera plus représentée.

Pour un projet de loi qui vise à instaurer une relation de confiance, tout cela m'étonne. Cette mesure n'est pas souhaitable : connaissant la difficulté de la majeure partie de nos agriculteurs, l'État devrait se faire plus proche d'eux, y compris géographiquement, plutôt que de s'en éloigner et de les fuir. Déshabiller Paul pour habiller Jacques n'a jamais été une solution miracle, au contraire. Alors rendez leur liberté aux chambres départementales d'agriculture plutôt que de les déshabiller, même dans le cadre d'une expérimentation !

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