Intervention de Laure de La Raudière

Séance en hémicycle du mardi 3 juillet 2018 à 15h00
Questions au gouvernement — Déremboursement de médicaments contre la maladie d'alzheimer

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaure de La Raudière :

Ma question s'adresse à Mme la ministre de la santé.

Madame la ministre, c'est en pleurs que sont venus me voir deux proches de patients atteints de la maladie d'Alzheimer, à la suite du déremboursement des médicaments prescrits contre cette maladie. Ils m'ont expliqué que leurs conjoints malades, s'ils ne prenaient pas ce médicament, étaient totalement perdus, agressifs ou apathiques, selon les cas. Ils étaient très inquiets d'un quotidien qui sera encore plus difficile à vivre avec leurs conjoints. Aucune solution de remplacement ne leur a été proposée.

La Haute autorité de santé considère ces médicaments comme plus nocifs que bénéfiques, et recommande de se tourner vers des thérapies douces. Aux yeux des aidants, des proches et même des médecins, cette décision n'est pas cohérente. Si ces médicaments sont réellement dangereux, pourquoi ne pas les retirer du marché ? S'ils sont utiles, pourquoi ne plus les rembourser ? C'est réellement prendre le risque d'une médecine à deux vitesses dans le traitement de cette maladie.

Dans mon département d'Eure-et-Loir, en pleine désertification médicale, toutes les familles savent que l'accès à des psychomotriciens, à des orthophonistes, à des psychologues et à des psychiatres est extrêmement difficile, voire impossible. Il faudra plusieurs années pour proposer un accompagnement répondant à cette situation.

Aussi, madame la ministre, afin de rassurer tous les proches des malades d'Alzheimer, ne serait-il pas utile de surseoir au déremboursement de ces médicaments dans les départements où les structures d'accompagnement et de soins adaptés n'existent pas, ou n'offrent plus de places disponibles, comme c'est le cas en Eure-et-Loir ?

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