Intervention de André Chassaigne

Séance en hémicycle du lundi 9 juillet 2018 à 15h00
Débat sur la déclaration du président de la république

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndré Chassaigne :

Cette politique, aussi amorale qu'inefficace, aggrave considérablement les inégalités économiques, sociales et territoriales.

Mais la réalité, c'est aussi que la résistance citoyenne s'organise. Des personnels hospitaliers ou enseignants en passant par les cheminots, les salariés de l'industrie ou de la grande distribution, le malaise se généralise dans le monde du travail.

Loin de la chimère de la « start-up nation », nous, communistes, défendons la vision renouvelée d'un État protecteur et stratège, d'un État qui cesse de reculer sous les coups de boutoir des politiques libérales, qui soit le garant et non le fossoyeur de notre modèle de sécurité sociale – à rebours de ce que vient d'annoncer, de fait, le Président de la République. Nous défendons un État qui assure la renaissance de notre outil industriel, au lieu de se réjouir de brader nos actifs ; qui ne fasse pas seulement semblant de vouloir assurer des revenus décents au monde paysan ; qui oeuvre à un aménagement équilibré des territoires, dans lequel les quartiers populaires, les villes moyennes, les territoires périphériques et ruraux mais aussi ultramarins ne soient pas les oubliés de la République ; qui préserve sa capacité d'agir dans les domaines régaliens, au service des citoyens.

La politique macroniste est une politique antisociale, violemment antisociale. Elle consiste à réduire les droits de ceux qui en ont, tout en prétendant en donner à ceux qui n'en ont pas. Ce modèle de société repose en fait sur une normalisation de la précarité : c'est une politique inefficace et socialement désastreuse, en un mot, une mauvaise politique.

Cette inefficacité se vérifie également au niveau de l'action extérieure du Président de la République. La politique étrangère de la France s'articule traditionnellement autour de l'indépendance nationale et du multilatéralisme. Or cette ligne dite réaliste accuse une inflexion manifeste : elle est de plus en plus interventionniste et teintée d'un occidentalisme à peine voilé.

Certes, dans un contexte mondial propice à l'unilatéralisme, et par contraste avec les postures russes et américaines, le Président de la République tient un discours valorisant le dialogue multilatéral dans les dossiers du nucléaire iranien, du libre-échange transatlantique et de la lutte contre le réchauffement climatique. Mais ces trois dossiers illustrent finalement l'échec de sa stratégie : sa proximité affichée avec le président américain ne lui permet pas, comme il le voudrait, de jouer le rôle de partenaire européen privilégié des États-Unis. Les discours passent, mais les images des embrassades resteront dans les mémoires !

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