Intervention de Alexandre Gérard

Réunion du jeudi 12 juillet 2018 à 10h00
Commission des affaires économiques

Alexandre Gérard, PDG de CHRONO Flex :

J'accompagne des équipes chez Engie, Orange et Leroy-Merlin. Pendant longtemps, les grands groupes ont écrasé les foyers de contestation de l'autorité hiérarchique. Nous ne voyons plus cela. Depuis un an, les grands groupes acceptent et protègent ces gens-là. Ils ont compris que la transformation de leur organisation allait être indispensable demain. Ils préservent ces postes avancées qui les aideront à se transformer. Avec les grands groupes, il faut d'abord définir tous les espaces de liberté par rapport à des choses intangibles comme la législation. Il y a plein de choses que l'on peut décider : qui on recrute ? Quel profil ? Comment on les forme ? Comment on les anime ? Nous faisons une cartographie de tous les espaces de liberté et nous les faisons travailler là-dessus. Cela crée des « bûches maîtresses », parce que cela contamine très vite d'autres unités dans les grands groupes. Je suis persuadé que, d'ici cinq ans, le monde de l'entreprise va massivement basculer dans des organisations de confiance. Il y a trois raisons à cela. La première, c'est que l'on va atteindre la masse critique. La masse critique pour transformer une organisation correspond à 7 % des leaders d'opinion. Comment fait-on émerger les leaders d'opinion chez nous ? Dans nos organisations, nous les faisons émerger par l'élection sans candidat. S'il y a des candidatures, il y a de l'ego. Sans candidature, on fait émerger le candidat naturel. Le manager est au service de son équipe. Il y a 2 500 grandes entreprises en France qui ont plus de 500 salariés. 150 entreprises suffisent donc à atteindre la masse critique. Nous y serons dans moins de cinq ans. La deuxième raison, c'est la guerre des talents. Si quelqu'un a deux offres d'emplois, il ira dans l'entreprise qui l'aidera à grandir et à se réaliser. La guerre des talents est remportée par les organisations collaboratives. Et la troisième raison, ce sont nos enfants, ceux qui ont 20 ans aujourd'hui. Pour eux, ce n'est pas le salaire qui va compter. S'ils ne peuvent pas s'épanouir à un endroit, ils partent. La génération de nos enfants ne nous donnera pas le choix. Si vous prenez cela en compte dans vos choix législatifs, nous allons donner une chance à nos entreprises et à notre pays de gagner en compétitivité. Imaginez un pays qui a 25 % de performance en plus. C'est ça l'enjeu de la transformation sociétale que nous sommes en train de vivre qui va passer par l'éducation et les organisations.

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