Intervention de Stéphane Peu

Séance en hémicycle du jeudi 26 juillet 2018 à 21h30
Immigration maîtrisée droit d'asile effectif et intégration réussie — Explications de vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaStéphane Peu :

… la seconde relevant de la souveraineté de chaque pays et des choix politiques qu'il fait en ce domaine. En mélangeant les deux, on affaiblit l'un et l'autre, et surtout on permet à notre pays de déroger à ces conventions et au droit international qui devrait en principe nous contraindre.

En troisième lieu, je souligne que parmi les nombreux sujets qui sont pour nous des preuves de régression, il y a celui de la rétention des enfants. Nous pensions, en première lecture puis en nouvelle lecture, que sur ce sujet emblématique, on allait enfin pouvoir faire progresser notre pays en interdisant de mettre des enfants dans cet univers carcéral que sont les centres de rétention. J'ai cru à un moment donné que notre assemblée trouverait une majorité pour le faire. Nombre d'entre nous se sont rendus dans des centres de rétention, ont constaté l'enfermement des enfants et ont dit à quel point ce n'était pas digne de la France de garder des enfants en rétention. Je pensais qu'on allait évoluer sur le sujet… Mais force est de constater que ce n'est pas le cas. Et c'est dommage.

Enfin, la France, regardée par beaucoup de pays ailleurs en Europe et dans le monde, notamment en matière de droits de l'homme, comme une référence, est en train de faire une loi qui a contre elle, de quelque obédience qu'ils soient, tous les acteurs humanitaires, tous ceux qui agissent dans le domaine des droits de l'homme et la majorité des juristes de notre pays. Pour un pays qui a inventé l'État de droit, qui a dit au monde les droits de l'homme, c'est une régression terrible qui me rend extrêmement triste pour lui.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.