Intervention de Michèle Crouzet

Réunion du mardi 10 juillet 2018 à 11h15
Commission d'enquête sur l'alimentation industrielle : qualité nutritionnelle, rôle dans l'émergence de pathologies chroniques, impact social et environnemental de sa provenance

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichèle Crouzet, rapporteure :

Merci de votre exposé. Je vais vous poser des questions auxquelles vous répondrez en bloc à votre convenance entre vous.

Le rapport de la Cour des comptes de 2014 pointait une insuffisance des contrôles du ministère de l'agriculture sur la période 2009-2012 et relevait qu'en cas de non-conformité, les sanctions étaient rares. J'aimerais que vous approfondissiez cet aspect. Vous l'avez évoqué pour les produits que l'on importe mais quel est votre avis sur la question ? Selon vous, conviendrait-il de renforcer les effectifs ou les moyens pour remédier au manque de sanction, car il nous semble compliqué de parvenir à des résultats ? L'architecture interministérielle du dispositif présente-t-elle des défaillances, et doit-elle être revue ?

Je reviens à la politique publique de l'alimentation, qui concerne l'alimentation de nos jeunes. Vous avez expliqué la façon dont elle se déclinait et précisé la constitution de kits d'animation, de boîtes à outils, mais j'aimerais aller un peu plus loin : concrètement, avez-vous des retours d'expériences quant à leur efficacité ? Les enseignants les mettent-ils bien en application ? Pour avoir fréquenté les écoles de mes enfants, je n'ai pas souvenir de telles actions. J'aimerais connaître le retour sur le plan éducatif. Nous mettons des actions en place, et puis plus rien !

S'agissant du gaspillage ou d'autres sujets, la situation évoluera grâce à l'éducation de nos enfants. Des générations d'adultes sont perverties par nos actes. C'est par l'éducation de nos enfants que nous parviendrons à des résultats sur le long terme. Il ne faut pas être pressé, tant il est vrai que nous traitons du monde du vivant. Il s'agit d'un axe essentiel à étudier.

J'en viens maintenant aux additifs, question ô combien complexe ! Les cancers sont avérés. Je pose la question du curseur. Sans toucher à la qualité sanitaire, nombre d'additifs ne soulèvent pas une question sanitaire, il s'agit de tout autre chose. Une pizza peut en comporter jusqu'à une trentaine ! Dès lors, faut-il encore se polariser sur les contrôles sanitaires et les denrées de conservation ou penser autrement l'innocuité du produit, en particulier en prenant en compte la toxicité chronique des contaminants ?

L'association Foodwatch que nous avons auditionnée a publié un rapport en 2015 qui pointait la présence d'huile minérale dans les emballages alimentaires. Elle montrait que les fabricants en Allemagne et aux Pays-Bas avaient pris des précautions. J'aimerais que vous vous exprimiez sur ce sujet car, contrairement à d'autres pays, nous n'avons pas encore pris de mesures.

Certains pays ont supprimé les nitrites. Le jambon n'a pas la même couleur, mais il est bien meilleur à consommer. De tels exemples montrent que beaucoup peut être fait. Je parle de la qualité nutritionnelle des produits. Par ailleurs, je pense au sucre et au sel. Traiter l'obésité passe aussi par là. Nous n'avons pas échangé à ce sujet.

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