Intervention de Éric Coquerel

Réunion du mercredi 18 juillet 2018 à 14h30
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Coquerel :

Monsieur le gouverneur, je n'ai malheureusement pu assister à l'intégralité de votre présentation. J'étais avec le préfet des Alpes-Maritimes ; c'était intéressant. Cela dit, j'ai eu écho d'une grande partie de vos propos et entendu la fin de votre intervention.

Je suis très étonné d'avoir une sorte de ministre des finances bis en face de moi, qui ne se contente pas d'être dans son rôle de gouverneur de la Banque de France et qui nous explique que les services publics, c'est coûteux, que le protectionnisme, c'est vilain, et qu'en gros il faut de l'austérité budgétaire et salariale – toutes choses que vous dites également dans les médias.

Je pense, permettez-moi de vous le dire, que tel n'est pas votre rôle et que ce n'est pas ce que l'on attend de vous. Si je veux parler politique, je parle avec des ministres. En l'occurrence, j'attends davantage de votre part une analyse de l'activité de la Banque de France.

Selon vous, les services publics performants sont moins coûteux ; il n'en reste pas moins que cela a des implications pour la Banque de France. Depuis 2003, elle a connu quatre plans sociaux, soit une baisse de 40 % des effectifs. J'aimerais donc savoir comment, avec des effectifs en baisse, vous assurerez davantage de missions, notamment comment continuerez-vous à assurer le tri des billets ? J'ai compris que nous nous dirigions vers une privatisation de plus en plus assumée, puisque 50 % de cette activité sont désormais assurés par des sociétés privées, alors que le tri des billets, me semble-t-il, est une fonction régalienne de l'État, en tout cas de la Banque de France. Comment allez-vous continuer à traiter la question du dispositif du droit au compte et à traiter de manière correcte le contrôle des banques et des assurances ? La question du surendettement a été réglée, non en raison de la baisse de la pauvreté, mais des changements législatifs et de la baisse du nombre des agents de la Banque de France qui, par conséquent, ne sont plus toujours au rendez-vous pour gérer ces dossiers.

Enfin, j'aimerais connaître le rôle de vos services dans la lutte contre la fraude fiscale. Disposent-ils de données suffisantes ? Comment expliquez-vous l'absence de sanction significative à ce jour ?

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