Intervention de Alain Gibelin

Réunion du lundi 23 juillet 2018 à 21h00
Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la république

Alain Gibelin, directeur de l'ordre public et de la circulation à la préfecture de police de Paris :

Lorsque j'ai appris que Laurent Simonin s'était affranchi de l'obligation de rendre compte, nous n'étions pas encore informés de l'extrême gravité de l'affaire : nous savions simplement que M. Benalla s'était livré à des gestes délictuels – mais aucun personnel relevant de la préfecture de police n'avait commis, de manière visible et immédiate, un fait grave répréhensible pénalement. Le contrôleur général Laurent Simonin étant, je le répète, un fonctionnaire d'une grande qualité professionnelle, il lui a été fait, comme il est naturel en pareil cas, des remontrances par son directeur – ce qui, au demeurant, n'est pas du tout anodin dans l'administration : cela constituait en effet une première marque de défiance à l'encontre d'un haut fonctionnaire relevant de mon autorité, et un acte fort dans la gestion habituelle de notre maison.

Par ailleurs, dès le lendemain, j'ai convoqué le sous-directeur ainsi que toutes les autres personnes ayant vocation à être, à un titre ou à un autre, confrontées à cette problématique, et je leur ai rappelé les règles très strictes en vigueur, à savoir que lorsqu'ils sont saisis d'une demande particulière, ils ont à en rendre compte immédiatement à leur hiérarchie, de façon que l'information remonte jusqu'à moi – à charge pour moi d'en aviser le préfet de police qui, seul, est habilité à donner des informations.

Pour ce qui est de votre deuxième question, une enquête judiciaire est en cours et pour le moment, je ne puis, comme vous, que constater que des gestes délictuels ont été commis. Je n'en connais pas les raisons et j'ignore quels ont été les ressorts ayant présidé aux décisions prises par des hauts fonctionnaires de police. Je ne peux donc pas vous en dire plus : il convient d'attendre les conclusions de l'enquête pénale, qui permettra certainement d'éclairer la justice et nos concitoyens sur les raisons ayant conduit un commissaire de police, un contrôleur général et un commandant de police à commettre un acte manifestement tout à fait illégal.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.