Intervention de Jean-Luc Fugit

Séance en hémicycle du vendredi 14 septembre 2018 à 15h00
Équilibre dans le secteur agricole et alimentaire — Article 11 ter

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Luc Fugit :

Je voudrais apporter quelques éléments complémentaires pour soutenir l'amendement de ma collègue Laurianne Rossi, que j'ai cosigné.

J'ai participé à des travaux de recherche sur les emballages en matière plastique et, si cela intéresse la représentation nationale, je tiens à sa disposition les sept ou huit publications, passées par des comités de lecture internationaux, que j'ai rédigées sur le sujet.

L'étude portait sur les processus de migration des additifs des emballages au contact des produits contenus dans ces contenants. Il n'y a aucun doute scientifique sur le fait que le transfert se produit, et se produit avec tous les types de molécules – je ne vais pas faire de cours de chimie cet après-midi, même si, en tant qu'enseignant-chercheur en chimie, je pourrais le faire avec plaisir, ce qui apporterait un peu de rigueur à certains propos que j'ai pu entendre – , tout simplement parce qu'il n'y a pas de lien chimique entre les additifs et les molécules de matière plastique. Pourquoi ? Parce que l'on a besoin de donner une certaine propriété de souplesse à la matière plastique, ce qui nécessite d'éviter le lien chimique entre les additifs et la matière plastique.

Il en résulte une conséquence négative: au contact non pas de l'air, mais d'un produit gras, alimentaire par exemple, ces molécules, qui jouent un rôle d'additif dans les matières plastiques, s'en détachent et se retrouvent dès lors dans le contenu. Tel est le problème, qui est amplifié par la température s'agissant de la rapidité des transferts comme de la quantité finale transférée.

Tout cela s'explique aisément. Par conséquent, la quantité finale présente dans le contenu augmente, et la pollution qui en résulte aussi. Remplacer le plastique par d'autres matériaux suppose bien sûr de mener des travaux de recherche afin de vérifier leur innocuité.

Pour autant, j'ai cosigné l'amendement car j'estime que le temps prévu pour la transition est suffisant. L'échéance de 2025 est tout à fait raisonnable pour accompagner les industriels dans la transition. Certes, une échéance est une contrainte, mais celle-ci n'est pas l'ennemie de l'innovation – elle peut même en être le moteur.

C'est pourquoi je soutiens totalement la démarche proposée. Même si on peut nourrir quelques doutes sur les matériaux que nous utiliserons à la place du plastique, comme le rappelait tout à l'heure M. le rapporteur, il faut faire confiance aux travaux de recherche menés dans nos universités, dans les instituts de recherche et dans les départements de recherche et développement de nos industriels.

S'agissant de l'inox, notre collègue vient de soulever le problème du contact entre celui-ci et les matières. Il ne s'agit pas du tout de la même chose. Les quantités de matière ne sont pas les mêmes. Quant au chrome, seul le chrome VI pose problème. Or celui-ci n'entre pas dans la composition de l'inox. Bref, il faut être attentif à ce que l'on affirme.

Pour conclure, soyons audacieux, pensons à nos enfants et répondons à l'exigence sociétale de prise en compte de la santé de nos enfants – et jusqu'à nos étudiants, entend-on parfois ! C'est tout l'avenir de notre pays. À nous de penser à eux ! Je compte sur vous, chers collègues !

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.