Intervention de Adrien Quatennens

Réunion du vendredi 14 septembre 2018 à 15h00
Commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi relatif à la croissance et la transformation des entreprises

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAdrien Quatennens :

Monsieur le ministre, vous vous êtes livré à une véritable tribune politique, mais tant mieux si cela nous permet d'avancer dans le débat.

Je crois que nous partageons, en effet, l'objectif de relancer l'emploi et l'activité dans notre pays. Je considère que l'enjeu climatique est une opportunité pour le faire et que cette question devrait donc être beaucoup présente dans ce texte.

Nous avons, en revanche, un désaccord persistant : vous êtes persuadé qu'en favorisant le capital et en libérant les énergies par la dérégulation, par la suppression de normes et de règles, comme vous le proposez, vous relancerez l'activité. Ce que vous oubliez de préciser, c'est que l'on ne voit pas votre système fonctionner : on n'observe pas de relance de l'emploi au motif que les capitaux seraient correctement alloués.

La toile de fond, dont vous ne parlez jamais, reste par ailleurs la compétition, la concurrence libre et non faussée entre tous ; on ne s'interroge même plus sur l'utilité sociale alors qu'il faudrait produire d'une manière socialement utile et écologiquement soutenable. Ce ne sont pas que des mots : cela représente une véritable opportunité pour notre pays. Je suis d'accord avec vous pour dire que nous avons les capacités nécessaires pour la saisir ; mais c'est vous qui êtes enfermé dans une vision purement idéologique. L'avenir le montrera, et j'espère que la bifurcation arrivera plus tôt que prévu.

Même si nous ne sommes pas d'accord, Monsieur le ministre, je partage avec vous l'idée qu'il faut relancer l'activité et l'emploi dans notre pays. Seulement, la trajectoire que vous suivez ne nous permettra pas d'y arriver : elle nous met plutôt en retard, non pas pour le grand soir, mais pour un certain nombre de changements d'ampleur, de vraies bifurcations que nous allons de toute façon devoir emprunter, mais que vous ne favorisez pas.

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